ères de “Blanchet-Peluches”, dernière entreprise de fabrication artisanale de peluches en France, le 19 janvier 2005 auPont Chrétien-Chabenet (Photo : Alain Jocard) |
[28/07/2010 15:28:49] FRANCFORT (AFP) La crise de la dette en zone euro a pesé sur le crédit au deuxième trimestre, selon des chiffres publiés mercredi par la Banque centrale européenne qui montrent un net durcissement des conditions d’octroi de prêts.
Davantage de banques ont rendu l’accès au crédit plus restrictif pour les entreprises: le taux net – différence entre les banques qui ont durci et celles qui ont assoupli leurs critères – s’élève à 11% au deuxième trimestre, contre 3% au précédent.
Les conditions pour les ménages contractant un crédit immobilier sont restées tout aussi tendues.
Il y a trois mois pourtant, les instituts financiers s’estimaient en mesure de se montrer plus souples. Mais la crise de la dette, initiée par la débâcle des finances publiques en Grèce, est passée par là.
Les banques se sont globalement plaintes d’une détérioration de leur accès à des refinancements sur tous les segments de marchés, qui s’est répercutée inévitablement sur leurs conditions de prêts, explique la BCE dans son sondage trimestriel auprès d’un échantillon représentatif de 120 banques.
ère en octobre 2008 à Paris (Photo : Lionel Bonaventure) |
C’est “certainement une mauvaise nouvelle pour l’économie européenne”, réagit Gilles Moec, économiste à la Deutsche Bank. Mais il ne faut pas “surestimer” le phénomène, car le resserrement des conditions est le résultat de turbulences sur les marchés qui se sont entre-temps apaisées, souligne-t-il.
Pour le troisième trimestre, les banques s’attendent d’ailleurs à une légère détente, selon la BCE.
Dans la première économie européenne, une étude de l’institut Ifo pour le seul mois de juillet montre d’ailleurs une amélioration. “La reprise économique en Allemagne est actuellement à peine entravée par la politique de crédit des banques”, souligne l’institut mercredi.
Les tests de résistance, dont les résultats récents ont montré une solidité du système bancaire européen, devraient permettre “d’évacuer certaines incertitudes et permettre aux banques saines de se refinancer et par conséquent de prêter aux entreprises et aux particuliers”, souligne Marie Diron, économiste chez Ernst and Young.
Les banques pourraient aussi réduire leur dépendance de la BCE, qui les approvisionne généreusement en liquidités bon marché pour pallier un marché interbancaire défaillant.
Cette dernière cherche à mettre progressivement un terme à ces mesures exceptionnelles potentiellement inflationnistes.
Elle a fait en avril un petit pas dans cette direction en décidant de durcir elle aussi quelque peu ses conditions de prêts aux banques. Elle va notamment appliquer un barème de décotes progressives sur les actifs risqués apportés par les banques en garanties contre des liquidités à compter du 1er janvier 2011, rappelle-t-elle dans un communiqué mercredi.