Tunisie : A la recherche de nouvelles solutions pour resorber le chômage des diplômés!

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D’après des sources officielles, la Tunisie enregistre, chaque année, en dépit d’un taux démographique en déclin depuis deux décades (2,7% en 1994 contre 1,03% en 2007), l’arrivée de 88.000 demandeurs d’emploi dont plus de la moitié (55%) était porteur d’un diplôme universitaire en 2007. Cette pression sur le marché du travail, nous dit-on, sera constante d’ici 2016 avec l’entrée en force, depuis une décennie, de l’élément féminin dans l’équation des rapports de production. En effet, de 15.000 en 1999, le nombre des jeunes filles qui entrent dans la vie professionnelle est passé à 29.000 en 2007, ce qui nous renseigne sur l’ampleur des défis à venir.

L’heure est à l’employabilité, au développement des compétences, au réseautage, à la formation continue, pilier des politiques volontaristes visant la valorisation des ressources humaines et aux programmes d’accompagnement des jeunes promoteurs et des petites entreprises.

Pour pouvoir faire face à cet afflux continu de la jeunesse du pays sur le marché du travail (d’ici 2011, 60% de cette masse sera issue de l’enseignement supérieur) et favoriser leur intégration et leur mobilité sociale, l’Etat est tenu de renforcer l’attractivité du site Tunisie auprès des investisseurs internationaux, de drainer les IDE vers les secteurs de pointe, à haute valeur ajoutée, de développer les activités économiques intelligentes et de pousser les opérateurs privés, à travers des mesures incitatives ciblées, à prendre part aux efforts des pouvoirs publics relatifs à l’insertion professionnelle des milliers des jeunes en quête de stages d’adaptation, de complément de formation et d’assistance technique durant les premiers pas de la vie active.

Il s’agit finalement de s’adosser aux avantages de la mondialisation, de déverrouiller le potentiel de croissance du pays, d’illustrer les chantiers qui recèlent les promesses d’avenir, de régionaliser encore davantage les plans quinquennaux, d’améliorer la qualité des prestations des bureaux d’emploi, de mieux valoriser les bourses octroyées aux diplômés de l’enseignement supérieur, bénéficiant des programmes d’accompagnement de l’Etat et de doter les gouvernorats de plus de prérogatives dans l’élaboration des stratégies relatives à la conception et à la promotion des politiques de l’emploi.

L’Etat prend les devants 

L’Agence nationale pour l’emploi et le travail indépendant (ANETI), dont le rôle principal est d’éclairer les jeunes tunisiens sur les mutations économiques en cours dans le pays et de les accompagner dans leurs choix de vie professionnelle, vient de lancer une vaste campagne médiatique afin de faire la lumière sur la volonté de ses départements, d’inculquer très tôt à la jeunesse diplômée du pays, habituée à l’Etat providence, l’esprit entrepreneurial, de pousser les demandeurs d’emploi à tirer profit du Stage d’Initiation à la Vie Professionnelle (SIVP), du Contrat d’Insertion des Diplômés de l’Enseignement Supérieur  (CIDES) et du Contrat d’Adaptation et d’Insertion Professionnelle (CAIP), dont la durée de douze mois est censée préparer les bénéficiaires à se prendre en charge, à affiner leurs choix professionnels et à mieux cerner les qualifications requises pour les emplois de demain.

Tous ces programmes, ces contrats à durée déterminée, insiste-t-on du côté de l’ANETI, sont destinés à toutes les catégories des demandeurs d’emploi sans considération de leur niveau de qualification, ce qui signifie qu’ils concernent aussi ceux qui sont diplômés.

Au fait, si l’entreprise s’engage à octroyer aux jeunes stagiaires une indemnité mensuelle d’un montant minimum de 150 DT pendant toute la durée de son affectation, l’Etat garantit, quant à lui, une bourse de 150 DT par mois, une totale couverture sociale et une formation complémentaire dans la limite de 200 heures au cours de la période du Stage d’Initiation à la Vie Professionnelle.