Le séminaire de présentation des premiers résultats de l’étude de faisabilité du projet «Village Eco-solaire Djerba-Zarzis», promu par la société Solartech Sud, dirigée par M. Ahmed Friaa, a donné l’occasion aux participants de «découvrir» un Tunisien venu d’ailleurs. Il s’agit de M. Néjib Zaafrani, l’ancien Chairman & Managing Director de Shell Abu Dhabi qui vient d’être engagé par le gouvernement de Dubai comme secrétaire général et CEO du Supreme Council of Energy.
Ce retraité de Royal Dutch Shell –où il a effectué une carrière de 30 ans-, après un bref passage par Phoenix International Consultancy (Londres) est chargé de mettre sur pied une stratégie de diversification des sources d’approvisionnement en énergie de cet émirat actuellement dépendant à plus de 90% des importations d’hydrocarbures.
Formé en France (maîtrise en physique, de l’Université Denis Diderot Paris VII, puis aux Etats-Unis -formation de huit mois dans l’industrie pétrolière), Néjib Zaafrani a débuté son parcours à l’Entreprise Tunisienne d’Activités Pétrolières (ETAP), bras pétrolier de l’Etat tunisien. Mais il cède rapidement à l’appel du grand large et se fait engager par Royal Dutch Shell où il effectuera la quasi-totalité de sa carrière, passant d’un pays à un autre et d’un poste à un autre, jusqu’à y terminer son parcours, début 2010, comme Chairman & managing director de Shell Abu Dhabi.
Après un bref passage à la tête de Phoenix International Consultancy, un cabinet dont la mission consiste à aider les entreprises du secteur des hydrocarbures à «optimiser leur strategy, portefeuille, projets et opportunités futures», Néjib Zaafrani est engagé en mai 2010 –pour en être le secrétaire général et le «chief executive officer»- par le Conseil Supérieur de l’Energie de Dubai, créé en 2009 par Cheikh Mohamed Bin Rached Al Maktoom, vice-président des Emirats Arabes Unis, Premier ministre et gouverneur de Dubai, avec pour mission de garantir l’approvisionnement énergétique de l’Emirat, de planifier le secteur énergétique de manière performante, organiser les droits et obligations des services énergétiques afin de fournir de l’énergie par tous les moyens disponibles, en rationaliser l’utilisation et garantir la durabilité environnementale, et mettre en place une «coopération active pour toutes les questions ayant trait à l’énergie» dans l’émirat.
Après avoir écouté les exposés des experts chargés de l’étude du «Village Eco-solaire Djerba-Zarzis», Néjib Zaafrani a qualifié ce projet de «catalyseur» qui «jette les fondations» d’un processus de développement visant à «créer de la valeur économique et des emplois». Ce qui coïncide avec le souci de la communauté internationale de voir «du développement et, donc, la stabilité régner dans la région allant de la Mauritanie à l’Arabie Saoudite».
Toutefois, il est nécessaire pour les promoteurs du «Village Eco-solaire Djerba Zarzis», estime l’expert tunisien, de le faire connaître à l’étranger. Car, s’agissant de financement «en dehors de la Tunisie, l’argent existe, mais il faut faire en sorte que le projet puisse y accéder, car il y a de la compétition».
Néjib Zaafrani a également insisté pour que s’instaure un partenariat public-privé pour la réalisation de ce projet dont «l’impact se situe au-delà du projet lui-même puisqu’il induit des développements économiques à l’échelle de la région».