Icesave : Moody’s envisage d’abaisser la note de la dette de l’Islande

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Manifestations dans les rues de Reykjavick contre la politique du gouvernement dans l’affaire “Icesave”, le 6 mars 2010 (Photo : Halldor Kolbeins)

[30/07/2010 06:34:59] NEW YORK (AFP) L’agence de notation Moody’s a annoncé jeudi qu’elle envisageait d’abaisser la note de la dette souveraine de l’Islande en raison des difficultés du gouvernement de Reykjavik à “parvenir à une solution” dans le cadre de l’affaire “Icesave”.

“Le jugement de la Cour Suprême sur l’illégalité des prêts liés à des taux de change a le potentiel de faire subir des pertes substantielles aux banques”, explique Moody’s pour justifier sa décision d’abaisser la perspective de la note de l’Islande, de “stable” à “négative”.

Cela pourrait donc forcer le gouvernement à apporter un “soutien supplémentaire au système bancaire”, ajoute l’agence.

“En outre, un échec à résoudre le différend lié à la faillite de la banque Icesave pourrait amener les pays nordiques et le Fonds monétaire international (FMI) à suspendre les futurs versements au gouvernement islandais”, poursuit Moody’s.

Moody’s attribue actuellement la note “Baa3” à l’endettement à long terme de l’Etat islandais, ce qui signifie qu’elle le considère comme un émetteur de qualité moyenne mais en mesure de faire face à ses obligations de manière adéquate.

Les notes plafond pour la dette en devises, situées à Baa2, ont également vu leur perspective abaissée de stable à négative.

Moody’s est donc revenue jeudi sur sa décision fin avril de relever la perspective de sa note sur la dette islandaise de négative à stable, qui avait fait suite au déblocage d’un versement du prêt d’assistance du FMI.

Les gouvernements islandais, néerlandais et britannique étaient parvenus à un accord soumis à référendum le 6 mars aux termes duquel l’Islande aurait remboursé à la Grande-Bretagne et aux Pays-Bas 3,9 milliards d’euros (4,9 milliards de dollars) pour indemniser leurs 340.000 ressortissants victimes de la faillite de la banque en ligne Icesave en octobre 2008.

Mais 93% des Islandais ont rejeté cet accord. Les discussions ont été ajournées et leur reprise est incertaine.

Ce différend est l’un des principaux points de friction alors que l’Islande démarre des négociations pour adhérer à l’Union européenne.