La conjoncture économique et financière internationale a été marquée, au cours de la dernière période, par l’apparition de craintes sur la poursuite de la reprise économique, notamment aux Etats-Unis d’Amérique et dans la zone Euro. Néanmoins, les résultats positifs des « stress tests »ou tests de résistance des banques en Europe ont contribué à tempérer la volatilité des marchés financiers. Dans l’ensemble, les dernières prévisions du Fonds monétaire international tablent sur une croissance de l’économie mondiale au taux de 4,6% pour l’année en cours contre des estimations de 4,2% au mois d’avril dernier.
Au niveau des marchés des changes, le dollar américain a enregistré, durant la dernière période, une dépréciation par rapport aux autres devises particulièrement l’euro et ce, après avoir connu une hausse précédemment.
Par ailleurs, l’augmentation des prix de certains produits de base, dont notamment le pétrole brut, pourrait entraîner une hausse du niveau de l’inflation au cours de la prochaine période, après une atténuation dans les principaux pays industrialisés et émergents.
Sur le plan national, la situation économique a été caractérisée, au terme du mois de juillet 2010, par la poursuite de la reprise de la production et des exportations dans le secteur industriel, alors que les indicateurs du secteur touristique et du transport aérien ont enregistré un certain repli par rapport à l’année précédente.
En outre, la progression des échanges commerciaux avec l’extérieur s’est poursuivie mais à un rythme plus rapide au niveau des importations que celui des exportations ; ce qui s’est traduit par un élargissement du déficit courant dont la couverture a nécessité une ponction sur les avoirs en devises ; lesquels avoirs en devises ont atteint 12.693 MD au 28 juillet 2010 et ce, après le remboursement de 597 MD au titre de l’emprunt Global Samourai I contracté en 2000.
Au niveau monétaire, les concours à l’économie se sont accrus de 10%, durant le premier semestre de l’année en cours, contre 4,9% pour la même période de 2009, tandis que la progression de la masse monétaire a connu une certaine décélération, progressant de 4,3% contre 5,3% un an plus tôt en relation avec la baisse des créances nettes sur l’extérieur. Le taux d’intérêt moyen s’est élevé à 4,57% au mois de juillet courant contre 4,38% au cours du mois de juin.
Par ailleurs, la poursuite d’une politique monétaire appropriée a contribué à limiter les tensions inflationnistes. La hausse de l’indice général des prix à la consommation familiale s’est ainsi maintenue pour le troisième mois consécutif, au niveau de 4,8%.
Le taux de change de dinar a connu, depuis le début de l’année en cours et jusqu’au 28 juillet, une baisse de 9,3% par rapport au dollar américain et une quasi-stabilité vis-à-vis de l’euro.
A la lumière de ces évolutions, le Conseil d’Administration a décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale de Tunisie, tout en insistant sur la nécessité de continuer le suivi de la conjoncture internationale et ses répercussions éventuelles sur l’économie nationale et sur les équilibres financiers.
(Source : communiqué BCT)