A Detroit, Barack Obama défend son sauvetage de l’industrie automobile

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ésident américain Barack Obama prononce un discours à Washington le 29 juillet 2010 (Photo : Mark Wilson)

[30/07/2010 14:55:52] DETROIT (Etats-Unis) (AFP) Barack Obama défend vendredi le bilan de son plan de sauvetage de l’industrie automobile américaine, qui a permis selon la Maison Blanche de préserver un million d’emplois, lors de visites d’usines dans la région emblématique de Detroit.

Le président devait arriver en milieu de matinée dans le Michigan (nord), bastion historique des “trois grands” constructeurs américains de voitures, Ford, General Motors (GM) et Chrysler.

Mais ces deux derniers groupes, longtemps fleurons de l’industrie des Etats-Unis, ont failli disparaître corps et biens en 2009, victimes de gestions désastreuses et de gammes dépassées, en plein engouement pour des voitures moins gourmandes en carburant.

L’administration Obama, face au péril pesant sur une filière comptant aussi des milliers de sous-traitants, avait décidé de venir à la rescousse de GM et Chrysler en leur injectant au total 64 milliards de dollars d’argent public, assortis de l’exigence de plans de restructuration drastiques.

Jeudi, des responsables de la Maison Blanche ont affirmé que ce plan avait été couronné de succès.

General Motors, qui avait déposé son bilan en juin 2009, a été remplacé par un “nouveau GM” allégé d’une bonne partie de ses dettes, mais aussi de ses marques.

Le groupe a achevé de rembourser les prêts des Etats américain et canadien en avril et a dégagé un bénéfice pour la première fois depuis trois ans au premier trimestre. Sa gamme en plein renouvellement comptera bientôt une vitrine écologique, la “Volt” hybride (essence-électricité).

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énéraux de GM, le 12 juillet 2006 à Detroit (Photo : Jeff Haynes)

L’administration espère que Chrysler, marié à l’italien Fiat qui lui apporte son savoir-faire en matière de voitures économiques, sortira lui aussi du rouge dans les mois à venir.

“L’année précédant les dépôts de bilan, ces entreprises ont perdu presque 340.000 emplois”, a noté jeudi Ron Bloom, conseiller du secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner.

Mais “depuis un an, elles ont créé 55.000 emplois, si nous n’avions pas agi comme nous l’avons fait, la plupart des observateurs pensent qu’au moins un million d’emplois aurait été perdu” dans la filière, a-t-il ajouté.

Le troisième grand constructeur, Ford, n’a pas déposé son bilan, et a même récemment enregistré son cinquième trimestre de bénéfices de rang.

L’administration Obama est avide de bonnes nouvelles sur le front économique, à trois mois d’élections législatives cruciales. Le chômage restant à un niveau très élevé pour les Etats-Unis, – 9,5% selon les chiffres officiels – pèse sur la popularité de l’équipe au pouvoir.

L’Etat doit encore attendre le retour en Bourse de GM pour se délester de sa part de plus de 60%, évaluée à plus de 50 milliards de dollars.

“Nous avons bon espoir que General Motors soit en mesure de revenir en Bourse cette année. Nous restons optimistes à cet égard”, a encore indiqué M. Bloom, se disant persuadé que l’Etat rentrerait à terme dans ses frais.

Le syndicat des travailleurs du secteur automobile UAW a affirmé jeudi que GM enregistrerait auprès des autorités boursières son projet d’introduction en Bourse à la mi-août. GM n’a pas donné de détails officiels sur ce calendrier, mais son PDG Ed Whitacre avait dit à plusieurs reprises que l’introduction n’aurait pas lieu avant la fin 2010.

Selon son programme officiel, M. Obama entamera son séjour dans le Michigan par une usine de Chrysler à Detroit où il prononcera un discours, puis se rendra au nord de la ville, dans la localité de Hamtramck où est installée une unité de production de GM.