C’est l’été, les vacances, sauf pour les éditorialistes de la presse qui s’égosillent contre la séance unique, leur gagne-pain de toujours. Ces gens font dans la facilité. Leur tort c’est qu’à pareille époque, eux qui pensent réveiller nos esprits les endorment parce qu’on les voit fourbir inlassablement les mêmes armes avec les mêmes munitions. Leur ronron finit par nous endormir. Comment leur dire, avec clémence, que cela se retourne contre eux et surtout qu’ils ne nous apprennent rien de nouveau.
Ils reprochent à la séance unique d’être à l’origine d’un retard de productivité. Or c’est que, quand on fait de la productivité on libère du temps. La productivité est plus une affaire de formation et d’organisation et de nouvelle génération d’équipements que de longueur de journées de travail devant une chaîne. Leur autre tort est qu’ils pensent que le compte n’est pas bon. Ils considèrent que les administratifs -car les gens dans l’industrie ne changent presque pas leurs horaires- sucrent deux heures au public, mais la question est arrangée. Elle relève de l’annualisation du temps de travail. Prenez le secteur financier, les deux heures de travail retirées l’été son rétrocédées l’hiver où les journées commencent à huit heures moins dix et se terminent à 17h 10’. Les partenaires sociaux sont là et ils veillent au grain. Qu’ils se détendent un peu et surtout qu’ils se mettent à leur tour à turbiner. Pour de bon. Il reste un grand combat à gagner pour ces gens, celui de la qualité d’expression.
L’état des routes
Alors l’été, on voit du pays, pour changer de cadre. De plus en plus de Tunisiens peuvent le faire. Et donc toujours plus de Tunisiens heureux. Et, alors sur nos routes, le même cortège d’incivilités de la part d’usagers réfractaires aux bonnes manières ! Des canettes, des canettes et toujours plus de canettes sur les routes. De quoi vous enivrer de rage. Et, toujours les mêmes pieds de nez au code de la route. Et, pour couronner le tout, toujours les mêmes longues files aux postes de péage de Tunisie-autoroutes qui refuse obstinément à améliorer sa trésorerie.
Nous sommes toujours plus nombreux à vouloir acheter les cartes d’autoroutes, c’est-à-dire à lui payer six mois d’avance, contre 10% de réduction, mais c’est quand même six mois qui tombent dans la caisse d’un coup. Messieurs, un peu d’effort marketing. Faites comme les opérateurs télécoms. Mettez vos cartes en kiosque à journaux. Se déplacer jusqu’à votre siège, qu’on ne situe pas d’ailleurs, pour les acheter, c’est pénible pour nous. Les acheter dans les stations de péage aussi, car parfois elles ne sont pas disponibles. Et puis pourquoi avoir supprimé les cartes à trente dinars -les cartes à cinquante dinars ne sont pas accessibles pour tous ? Des fois et surtout si ça arrive en fin de mois, on n’a pas la somme. Vous n’avez pas pensé à cela visiblement. Alors s’il vous plaît, ramenez votre grille de tarifs vers des paliers de dix, vingt et trente dinars.
L’élasticité des prix, cela vous dit quelque chose ? C’est quand les ventes augmentent plus que les taux de baisse des prix. Mais là on vous demande de baisser les paliers des tarifs d’abonnements en maintenant vos prix. Soyez réactifs. Des files d’attente interminables devant les box de péage c’est de l’énergie gaspillée pour rien. C’est donc antiéconomique et ça agace le bon peuple par temps de canicule ou dans les heures avancées de la nuit avec, comme c’est le cas de la majorité des Tunisiens, des mioches qui chialent et des mamies qui pleurnichent. Procurez nous du confort et mettez vous plein les poches. N’est ce pas un bon deal. C’est un marché gagnant-gagnant !
Salubrité des plages
C’est les vacances, Ô mon Dieu quelle chance surtout pour ceux d’entre nous qui par les participations des amicales peuvent se payer une semaine de séjour à l’hôtel. Le progrès social, ah, on en redemande ! La formule all inclusive fait mon bonheur. Les Tunisiens lui ont apporté une bien sympathique déformation qui parlent du «All incluse». L’humour populaire, c’est all exclusive pour les bons mots. Et ça m’évite de mettre la main au portemonnaie pour payer les glaces aux enfants. Alors dans nos hôtels, les mêmes inerties. Des buffets qui ne se renouvellent pas. Horreur pour un pays qui compte dans ses vestiges historiques la «Table de Jugurtha». Il faut que ça change.
Et puis des plages parfois avec plein de sachets en nylon et d’autres rejets. Il faut se rappeler que nos plages sont notre capital et que leur salubrité est notre fonds de commerce. Alors il faut réagir et peut-être même sévir. Ah, j’allais oublier ! Des hôtels sans Wi Fi, ça empêche les vacanciers studieux de continuer à travailler en prenant du bon temps, sont les journalistes. Le progrès, il ne faut pas le rater messieurs les hôteliers. Connaissez-vous le prix d’un abonnement Wi Fi ? Peanuts alors ?
Mais heureusement qu’il y a les festivals d’été. Trait d’exception national. On est fourmi de jour et cigale la nuit. Quelle chance ! Et cela échappe visiblement aux éditorialistes. Q’ils se ravisent.