Immobilier : les étrangers et les seniors font grimper les prix des logements anciens

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à vendre à Paris (Photo : Stephane de Sakutin)

[31/07/2010 08:51:22] PARIS (AFP) Les Européens de l’Ouest, attirés par la douceur de vivre des campagnes françaises, et de nombreux seniors, qui partent de plus en plus tôt à la retraite, sont, avec la pénurie de logements, les principaux responsables de la reprise de la hausse des prix de l’immobilier dans l’ancien.

Après une envolée des prix sur une dizaine d’années, l’année 2009 avait connu une baisse, conséquence de la crise financière de 2008. Mais depuis le début de l’année, les prix des logements anciens sont repartis à la hausse, aussi bien en province qu’en Ile-de-France, selon les notaires et les agents immobiliers.

Sur un an (mars à mai 2010 par rapport à la même période de 2009), la hausse des prix est de 5,1% en Ile-de-France alors que pour l’ensemble de la France métropolitaine elle est, au premier trimestre, de 1,4% pour les appartements et de 1,2% pour les maisons, selon les Notaires de France.

“Nous constatons un afflux de Britanniques, de Belges, de Néerlandais, d’Allemands, de Scandinaves et même d’Italiens au point que désormais, en province, 5% des ventes dans l’ancien sont le fait d’étrangers qui tirent les prix à la hausse”, souligne pour l’AFP Me Pierre Bazaille, président de l’Institut notarial de l’immobilier.

Ce qui explique que des départements comme l’Aveyron, la Corse du Sud et même la Meuse, pourtant peu dynamiques sur le plan économique, voient le prix des maisons progresser depuis le début de l’année.

Pour Me Bazaille “les taux d’intérêts des emprunts immobiliers qui continuent d’être bas, contrairement à ce qui était prévu, permettent également de devenir propriétaire avec une mensualité de remboursement équivalente au niveau d’un loyer”.

Le nombre de transactions dans l’ancien devrait ainsi remonter en 2010 à un peu moins de 700.000, pronostique Me Bazaille, même si ce total restera inférieur aux années fastueuses, de 2000 à 2007, où il a toujours évoluer au-dessus de 800.000.

“La faiblesse de l?euro conduit également les étrangers à investir de nouveau dans la capitale”, indique Richard Tzipine, directeur général des agences Barnes, spécialisées dans l’immobilier de luxe.

“Dans le coeur de Paris, on voit de nouveau des Américains alors les Italiens et les Russes sont toujours très présents, ce qui explique que 7% à 8% des acheteurs dans la Ville Lumière sont des étrangers”, affirme Me Christian Lefebvre, président de la Chambre des notaires d’Ile-de-France.

Autre phénomène: les seniors, de plus de 60 ans, “vendent leurs biens immobiliers, souvent les économies de toute une vie, dans les grandes métropoles pour vivre mieux dans des petites villes ou à la campagne”, explique Laurent Vimont, président de Century 21, réseau d’agences immobilières.

Pour M. Vimont “cette population dispose d’un apport personnel important, qui lui permet de mieux de se loger, ce qui contribue mécaniquement à la hausse des prix car ils sont peu enclins à négocier”.

La ville de Nice, sur la Riviera française, est un bon exemple de cette mutation sociologique. Le pourcentage des acquéreurs d’une résidence principale, qui était seulement de 52% du total en 1998, a grimpé à 72% au détriment de ceux qui achetaient une résidence secondaire.

Effet de balancier: la population des propriétaires à Paris rajeunit avec, depuis 2 ans, une baisse de 20% des acheteurs ayant dépassé 70 ans, constate M. Vimont.