Selon les chiffres fournis par le ministère de l’Industrie analysant les résultats des différents indicateurs de l’industrie tunisienne sur les 6 premiers mois de l’année, on enregistre une progression significative de +16,6% pour les exportations industrielles avec une valeur de 9.325 MDT par rapport à la même période de l’année 2009. Cette performance est imputable principalement à deux secteurs :
–le secteur des IME, premier secteur industriel exportateur qui enregistre, pour le 1er semestre de l’année, une croissance de 39% par rapport à la même période de 2009 ;
–le Textile/Habillement qui affiche une croissance de 4,6% pour le premier semestre de l’année 2010.
D’autre part, selon les statistiques d’Eurostat, le premier trimestre 2010 classe la Tunisie en tant que premier pays exportateur sud Meda vers l’UE. La Tunisie préserve ainsi cette position leader acquise dès 2008 et confortée en 2009.
A l’instar de la dynamique des exportations industrielles, le secteur des phosphates et ses dérivés a bénéficié lui aussi d’une conjoncture de reprise. Il affiche une balance commerciale excédentaire de 901 MDT soit une progression de 255 MDT par rapport à la prévision budgétaire de l’année 2010.
Cette progression est due, essentiellement, à la hausse des prix du phosphate et des engrais phosphatés qui s’explique par l’explosion de la demande mondiale de produits agricoles et le besoin d’élargir les surfaces cultivables. La demande mondiale en phosphates est également soutenue par les nouvelles applications du phosphate (production des bioénergies et dans l’épandage direct de phosphate brut en remplacement des engrais solubles…). A cet effet, la production nationale sera de l’ordre de 9 millions de tonnes au début de 2011 contre une moyenne de 8 millions de tonnes actuellement afin de satisfaire la demande additionnelle.
L’ensemble de ces performances est également imputable aux efforts continus conduits par les entreprises en termes de compétitivité, de développement technologique qui se traduisent par une adhésion toujours plus importante au Programme de Mise à Niveau (PMN) et au Programme National de la Qualité (PNQ).
Pour le premier semestre de l’année 2010, le Programme de Mise à Niveau enregistre une croissance de 45% au niveau des adhésions, soit 260 entreprises contre 179 pour la même période de l’année 2009.
Programme de référence, le PMN, outre l’amélioration de la compétitivité industrielle des entreprises, contribue fortement à leur développement technologique. Ainsi, depuis son lancement, ce programme permet l’appropriation des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) par les entreprises :
– le nombre des entreprises possédant des logiciels de CAO /DAO est passé de 50 en 1995 à 2.000 en 2010,
– le taux d’encadrement a considérablement progressé, en passant de 9% en 1995, il est de l’ordre de 19% actuellement.
Composante complémentaire aux efforts de mise à niveau de l’industrie, le Programme National de Promotion de la Qualité (PNQ) vise à :
– doter les entreprises industrielles des méthodes modernes de management de la qualité,
– créer une dynamique de réforme profitable à l’entreprise allant de l’amélioration des conditions de travail à l’accroissement de la marge bénéficiaire, en passant par l’élimination des dysfonctionnements,
– obtenir des certifications selon les normes et référentiels internationaux.
Pour le premier semestre de l’année 2010, ce programme marque des points puisque pas moins de 90 nouvelles entreprises ont été certifiées, et ce dans les différents référentiels horizontaux ou sectoriels. A l’échelle nationale, le nombre d’entreprises certifiées s’élève à 1.457 entreprises.
Pour ce qui est du bilan des mesures conjoncturelles d’appui aux PME mises en place début 2009 et reconduites à deux reprises (pour une période totale de 18 mois), ce programme de soutien a profité à 427 entreprises et a contribué à sauver 118.200 emplois.
Durant le premier semestre 2010, 96 dossiers ont été examinés, contre 220 dossiers examinés à la même période de l’année 2009. Ces mesures qui ont été appliquées très tôt par la Tunisie au démarrage de la crise ont été d’un apport certain pour les entreprises et la préservation de l’emploi. Elles ont coûté à l’Etat 7,8 MDT.
A la faveur de la conjoncture de reprise et des demandes qui vont en s’amenuisant, ces mesures ne seront pas reconduites et elles prennent fin au 1er semestre 2010.