BlackBerry : les Saoudiens négocient, les Emirats accentuent la pression

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éléphone multifonctions BlackBerry, le 22 juillet 2009 à Paris (Photo : Loïc Venance)

[02/08/2010 19:18:58] JEDDAH (AFP) Les firmes saoudiennes ont entamé lundi des discussions sur une adaptation des services du BlackBerry à la réglementation locale alors que les Emirats arabes unis ont fait inclure le “roaming” dans la suspension à partir du 11 octobre des services du téléphone multimédia.

Les Etats-Unis se sont déclarés “déçus” par la décision des Emirats de suspendre les services messagerie, courriel et consultation internet du BlackBerry et son fabricant canadien Research in Motion (RIM) a confirmé tenir des discussions avec des pays non précisés et dit s’engager à garantir des communications sécurisées.

Le responsable de l’un des trois fournisseurs saoudiens a indiqué à l’AFP que des négociations avaient débuté lundi avec RIM. “Nous sommes optimistes quant à la possibilité de parvenir à une solution dans les jours qui viennent”, a déclaré ce responsable sous le couvert de l’anonymat, précisant qu’une réunion a eu lieu entre les firmes STC, Mobily et Zain, et le représentant de RIM pour le Moyen-Orient.

Les autorités saoudiennes ont informé les trois compagnies que des services de messagerie de BlackBerry seraient suspendus courant août.

“Notre principale demande consiste à exiger de RIM de faire passer les données par un serveur local ou de trouver une alternative” qui permette de contrôler les contenus échangés, a ajouté ce responsable.

Il a indiqué que les trois firmes “négociaient ensemble et qu’il n’y pas de date limite à l’aboutissement des discussions. Pour nous c’est un +business+ que nous voulons garder et RIM semble prêt à une solution de nature à satisfaire toutes les parties”, a-t-il dit.

RIM a annoncé lundi qu’il était “en discussions” avec des pays sans les citer et qu’il s’engageait à garantir des communications sécurisées.

Dans un communiqué, (RIM) indique qu’il “ne révèle pas le contenu des discussions confidentielles ayant lieu avec les autorités de régulation d’aucun gouvernement, mais il assure à ses clients qu’il est décidé à continuer à fournir des produits hautement sécurisés et novateurs qui satisfont aussi bien les besoins des clients que ceux des gouvernements”.

“RIM est présent aujourd’hui dans plus de 175 pays et fournit une architecture de sécurité qui est largement acceptée par les clients et les gouvernements soucieux de sécurité à travers le monde”, a ajouté le fabricant.

Aux Emirats arabes unis, l’Autorité de régulation des télécommunications a indiqué lundi soir que le “roaming” sur les trois services de BlackBerry qui seront suspendus à partir du 11 octobre, sera également stoppé.

“Le +roaming+ sur les services de messagerie, de courriel et de consultation d’internet sera suspendu (également) à partir du 11 octobre”, a indiqué l’Autorité de contrôle des télécommunications (TRA) dans un communiqué.

Autrement dit, il ne serait pas possible pour les abonnés du BlackBerry des Emirats arabes unis d’avoir accès à ces services lorsqu’ils sont en déplacement à l’étranger, tout comme ceux qui se trouvent dans le pays.

La TRA a ajouté que toutes les suspensions seront effectives “jusqu’à ce qu’une solution conforme aux règlements des Emirats arabes unis soit trouvée”.

Dimanche, cet organisme a justifié la suspension des trois services par le fait qu’ils “échappent aux réglementations locales” et soulèvent des questions de sécurité du moment que les données échangés échappent à son contrôle en passant par des serveurs qui se trouvent hors du territoire des Emirats.

La nouvelle annonce de la TRA a coïncidé avec la réaction des Etats-Unis qui se sont déclarés “déçus” par la décision des Emirats arabes unis.

“Nous sommes déçus par cette annonce”, a déclaré Philip Crowley, le porte-parole du département d’Etat lors de son point de presse quotidien.

“Nous allons clarifier avec les Emirats arabes unis” les raisons qui les ont poussés à prendre cette décision, a-t-il ajouté, jugeant qu’elle “crée un dangereux précédent”.