S’ils marquent une évolution significative dans l’histoire de l’Internet, les réseaux sociaux, et notamment Facebook, ne sont pas néanmoins une source d’inquiétude. Parce que les contenus développés ne sont pas toujours -loin s’en faut- fiables.
Le Festival international d’été de l’Internet, qui tient cette année sa 11ème édition, du 2 au 4 août, au port El Kantaoui, à Hammam Sousse, se veut un espace de réflexion sur la société du savoir. En témoigne l’organisation d’une conférence scientifique sur un thème d’actualité lié évidemment aux développements dans les domaines des TIC. Celui qui a été choisi en cette année, au cours de laquelle la Tunisie célèbre l’Année internationale de la jeunesse, a trait au réseau social Facebook : «Les réseaux sociaux : bienfaits et méfaits pour les jeunes».
Placé sous le haut patronage du président de la République, le débat, qui s’est déroulé, à 21 heures, sur les quais du port, donc ouvert aux nombreux promeneurs, n’a pas manqué d’intérêt et a donné lieu –le thème s’y prêtait- à polémique.
Gilles Berhnault, président d’ACIDD, une association spécialisée dans la communication et l’information sur le développement durable, assure que les réseaux sociaux ont introduit une évolution significative en mettant le «lire» et «écrire» à la portée de tous. Pour lui, avec les réseaux sociaux, le modèle de communication est largement revu et corrigé : l’émetteur devient récepteur et vice-versa. Et Gilles Bernault d’énumérer les valeurs véhiculées par les réseaux sociaux : le partage, l’innovation, l’intelligence, la création de la valeur et solidarité. Il reconnaît, toutefois, que les contenus développés par les réseaux sociaux ne sont pas toujours fiables.
Des contenus pas innocents
Saisissant la balle au bond, Mohamed Gontara, Directeur général du Centre Africain de Perfectionnement des Journalistes et des Communicateurs (CAPJC) de Tunis souligne dans une communication sur précisément «La fiabilité de Facebook» que ce dernier réseau –et sans généraliser- ne comporte pas toujours des informations auxquelles on peut se fier. Pourquoi ? Parce qu’elles sont, d’abord, quelquefois anonymes, que leur production, ensuite, n’obéissent pas selon des règles qui prend en compte des obligations que ce font siennes les professionnels de l’information, notamment les journalistes : la précision, l’exactitude, la vérification des données recueillies et publiées et le respect d’une éthique, et qu’elles, enfin, comportent, quelquefois, des mensonges, des calomnies voire des incitations à la haine. Et l’orateur d’insister sur la nécessité de se constituer une «immunité» avant de consulter ce réseau. Car des expériences ont montré que tout ce qui est publié sur Facebook n’est pas innocent.
Abondant dans le même sens, Chedi Mansri, explique comment sa page Facebook a été «détournée», comment son profil a été «massacré» et comment des amis ont reçu des messages pas trop orthodoxes par ceux précisément qui ont voulu lui nuire. Conséquence ? Il a fini par désactiver sa page.
Modéré par Adel Gaalloul, PDG de la SOTETEL (Société Tunisienne de Télécommunication), le débat aura mis en exergue la place occupée par les réseaux sociaux dans les usages des internautes tunisiens. Une étude réalisée par Thouraya Senouissi, enseignante chercheur de l’Unité de Recherche en Technologie de l’Information et de la Communication (URTIC) à l’Institut de Presse et des Sciences de l’Information de Tunis montre (IPSI), que Facebook constitue -dans une proportion de 45%- la source principale d’information d’un échantillon de 100 étudiants de l’IPSI. Comme ce réseau figure en tête des sites visités (78%).
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