Une personne navigue sur un ordinateur portable (Photo : Justin Sullivan) |
[06/08/2010 15:56:10] STOCKHOLM (AFP) Une société informatique suédoise a révélé vendredi qu’elle aidait depuis 2008 le site internet d’information Wikileaks en abritant des serveurs placés dans une cave d’une banlieue de Stockholm.
Mikael Viborg, propriétaire de la société d’hébergement internet PRQ, a expliqué à l’AFP que le local qui abrite “plusieurs centaines de serveurs” était situé “quelque part à Solna”, à environ 5 kilomètres du centre de la capitale suédoise.
“(Wikileaks) nous a contacté via une tierce partie en Suède en 2008 et ils ont acheté ce service de “tunnel”, donc leur trafic passe par nous”, explique-t-il.
“Cela signifie que les fichiers eux-mêmes sont ailleurs mais qu’ils sont envoyés via nos machines. Lorsque quelqu’un les télécharge, cela apparaît comme venant de chez nous”, poursuit ce Suédois de 27 ans.
Mais “nous n’avons aucun contrôle de ce que Wikileaks publie. Nous ne sommes pas en contact avec eux. Ils ne nous ont jamais demandé de publier quelque chose”, se défend M. Viborg, qui dit n’avoir jamais été contacté par les autorités suédoises.
L’entrepreneur suédois a montré le local au quotidien suédois Dagens Nyheter en ne lui permettant pas de regarder à l’intérieur et en exigeant qu’il n’en révèle pas l’adresse exacte.
Diplômé en droit, il a notamment été dans le passé “conseiller juridique” du site illégal de partage de fichiers en ligne The Pirate Bay.
Wikileaks, fondé en 2006 et spécialisé dans le renseignement, a diffusé fin juillet plus de 70.000 archives classifiées jetant une lumière crue sur la guerre en Afghanistan, avec des révélations notamment sur les victimes civiles ou sur les liens supposés entre le Pakistan et les insurgés, mais qui contiennent également le nom d’informateurs afghans.
Le site, dont les révélations ont déclenché une tempête médiatique et diplomatique, a déjà dit fonctionner grâce à des serveurs basés en Suède et en Belgique.
Le Pentagone a haussé le ton jeudi contre Wikileaks en exigeant que le site internet d’informations rende “immédiatement” les 15.000 documents militaires confidentiels sur l’Afghanistan qu’il n’a pas encore publiés et qu’il retire de la Toile ceux déjà diffusés.