Tourisme : retour en force des étrangers, les Français se serrent la ceinture

photo_1281204876718-1-1.jpg
Des touristes sur une plage de Villefranche-sur-mer, le 18 juillet 2010 (Photo : Valery Hache)

[07/08/2010 18:23:15] PARIS (AFP) L’hôtellerie française a retrouvé des couleurs en juillet, notamment dans le haut de gamme, grâce au retour en force des touristes étrangers après un été 2009 affecté par la crise, mais les Français se serrent la ceinture pour leur budget hébergement.

L’embellie se manifeste surtout dans les 4 étoiles et dans les palaces parisiens et de la Côte d’azur, avec une clientèle étrangère qui profite de la faiblesse de l’euro.

Quand aux touristes de la zone euro, dans un contexte “de baisse du pouvoir d’achat et de mesures de rigueur dans leur pays, ils ont décidé d’aller au plus proche, et pour les Allemands, les Belges, les Hollandais, la proximité, c’est la France”, a fortiori quand l’image de la Grèce est écornée par les grèves, note Didier Arino, directeur du cabinet spécialisé Protourisme.

En juillet, l’hôtellerie hexagonale retrouve “des indicateurs positifs”, après un “retournement comme on n’en avait pas connu depuis (la crise) de 1993”, explique à l’AFP Vanguelis Panayotis, directeur du développement du cabinet spécialisé MKG Group.

Le niveau de revenu par chambre disponible (RevPar), progresse ainsi de 10,6%, dit-il, y voyant “un bon signe de résistance de l’hôtellerie”, même si on n’est pas encore revenu au niveau d’avant la crise.

Le taux d’occupation des hôtels français a augmenté en moyenne de 2,4 points en juillet sur un an à 72,1%, selon MKG et les prix ont progressé de 7%, avec une contribution notable des 4 étoiles et des palaces, précise-t-il.

Dans les 4 étoiles, le taux d’occupation monte à 79% (+7,7 points) et le revenu par chambre disponible grimpe de 22,3%. Les palaces parisiens affichent eux un taux d’occupation de 90,5% (+5,3 points) et un bond du RevPar de 19,5%.

Mais d’autres modes d’hébergement sont en baisse, relève de son côté Protourisme: “les locations de meublés, les villages de vacances, les résidences de tourisme, c’est-à-dire tous ceux qui sont essentiellement fréquentés par des clientèles françaises”, qui ont “encore plus privilégié cette année l’hébergement non marchand: les parents, les amis”, analyse M. Arino.

En effet, ces dernières années, les Français “ont d’abord fait des économies sur les dépenses annexes (les cadeaux-souvenirs, les sorties) puis sur la restauration, et cette année sur l’hébergement”, explique-t-il.

photo_1281205335105-1-1.jpg
à la ferme, le 10 août 2010 à Vaux-sur-Aure, dans l’Ouest de la France (Photo : Mychele Daniau)

Selon une étude du Credoc réalisée en juin, l’hébergement arrivait en tête des postes sur lesquels les Français envisageaient de réduire leurs dépenses (32%, +11 points comparé à 2009).

“On a de plus en plus de gens qui sont opportunistes, qui attendent la dernière minute pour choisir la résidence et qui sont prêts à oublier la région pour privilégier le prix”, indique un porte-parole d’Odalys, numéro deux français sur le marché de l’hébergement touristique.

Les vacanciers font aussi attention au coût de la vie dans la région où ils se rendent, note-t-il. Le groupe a réalisé néanmoins un chiffre d’affaires en hausse de 2% en juillet et affiche complet pour août.

Le client “est très sensible au rapport qualité-prix. Il se renseigne de très près depuis le début de la crise pour savoir ce qui est inclus”, souligne par ailleurs Guylhem Féraud, président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA). “Il devient un consommateur très averti et ne consomme plus au coup de coeur”.

La plupart des campings sont remplis à plus de 80% depuis le 14 juillet et prévoient 95% pour la première quinzaine d’août, indique-t-il. “On espère progresser en nombre de nuitées”.