Même si nul ne peut nier l’importance de l’initiative et des succès que la manifestation ne cesse d’engranger, certains estiment que le Festival d’été de l’Internet peut mieux faire. A commencer par le nécessaire plus grand engagement de deux partenaires de choix de la société du savoir que la Tunisie édifie à pas sûrs : l’entreprise, notamment privée, et l’université.
Le port d’El kantaoui a, du 2 au 4 août, ajouté quelques drapeaux à ses couleurs pour accueillir la 11ème édition du Festival International d’été de l’Internet, organisée par l’Association Tunisienne de l’Internet et du Multimédia (ATIM). Une manifestation qui a eu cette année un attrait particulier : elle est organisée à l’occasion de la célébration de l’Année internationale de la jeunesse.
Festival dit de «nuit», l’événement a attiré, cette année également, de nombreux visiteurs ; certains parlent de 6.000 visiteurs. Un chiffre des plus plausibles, les attractions du Festival que ce soit les ateliers, les stands ou la conférence scientifique se déroulent la nuit directement sur les quais du port et à proximité des cafés et autres restaurants qui les peuplent et qui ne désempilent pas à ce moment.
Rien d’étonnant dans ces conditions que de nombreux badauds, dont certains étrangers, attirés par le spectacle ne soient pas tentés de «mettre la main à la patte». Qui pour visiter un stand, qui pour naviguer sur Internet ou qui encore pour participer à la Conférence scientifiques qui s’est attachée cette année à analyser les heurs et malheurs de Facebook.
Un «désenclavement» du Festival
Il s’agit là, sans doute, du premier aspect qui fait le succès du Festival. Le second ? L’intérêt accordé par les pouvoirs publics à la manifestation. Placée sous le haut patronage du chef de l’Etat, la 11éme édition a été visitée par quatre membres du gouvernement : le ministre des Technologies de la Communication, le ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, le ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’Education physique, enfin, la secrétaire d’Etat chargée de l’Informatique, de l’Internet et des Logiciels libres.
Troisième facteur ayant participé au succès de la manifestation : la qualité des institutions et des compétences qui font chaque été le déplacement d’El Kantaoui. Parmi lesquelles figure l’Association Besma pour la promotion de l’emploi des handicapés dont le stand donne la démonstration des efforts entrepris par la société civile dans la lutte contre la fracture numérique et pour l’intégration solidaire de toutes les catégories sociales.
Mais même si nul ne peut nier l’importance de l’initiative et des succès qu’elle ne cesse d’engranger, certains estiment que le Festival d’été de l’Internet peut mieux faire. A commencer par le nécessaire plus grand engagement de deux partenaires de choix de la société du savoir que la Tunisie édifie à pas sûrs : l’entreprise, notamment privée, et l’université avec ses corollaires, les centres de recherche et autres pépinières d’entreprises.
Certes des entreprises participent au Festival, mais elles sont pour l’essentiel publiques. Un état de fait qui ne reflète pas le paysage économique de la Tunisie. Pour ce qui est du tissu universitaire, force est de constater qu’il n’est pas visible. Incompréhensible dans un pays où les établissements supérieurs qui ont fait des nouvelles technologies -pour ainsi dire- leur pain quotidien pullulent.
De toute manière et outre cet aspect des choses, la nécessité de voir le Festival s’engager à partir de l’année prochaine dans une nouvelle dynamique semble bien à l’étude. Il suffit d’avoir assisté à la clôture de la manifestation, assurée par le ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’Education physique pour se convaincre que des projets pourraient sortir des cartons des ingénieurs du Festival. On a évoqué notamment un «désenclavement» du festival qui pourrait essaimer dans d’autres gouvernorats. Sans qu’il perde sa vocation première : être un outil pour la diffusion et la promotion de la culture numérique.
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