BlackBerry en Arabie : les utilisateurs dans l’attente d’un accord

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à Jeddah, le 3 août 2010. (Photo : Amer Hilabi)

[09/08/2010 11:22:28] JEDDAH (Arabie Saoudite) (AFP) Les quelque 700.000 abonnés aux services du téléphone multimédia BlackBerry en Arabie saoudite attendaient lundi une décision du régulateur des télécommunications sur un accord permettant aux autorités de surveiller le contenu des messageries.

La Commission de la technologie des communications et de l’information (CITC) a donné 48 heures aux trois fournisseurs saoudiens pour tester des solutions techniques, un délai qui expire lundi à la fin de la journée.

Avant d’accorder ce délai, la CITC avait annoncé mardi une suspension de la messagerie du BlackBerry à partir de vendredi mais ce service a été rétabli après avoir été stoppé pendant quatre heures, selon des utilisateurs.

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ème de cryptage du BlackBerry

Le régulateur saoudien avait justifié sa décision par le fait que l’utilisation du BlackBerry contrevenait aux réglementations en vigueur dans le pays. Le cryptage ultra sécurisé du BlackBerry ne permet pas aux autorités de surveiller le contenu des échanges de ses utilisateurs.

Samedi, un responsable de l’une des trois firmes de télécommunications saoudiennes a affirmé à l’AFP qu’un accord avec le fabricant canadien pour éviter la suspension du service de messagerie avait été “pratiquement acquis”.

Parmi les solutions avancées par des responsables de firmes saoudiennes figure l’installation dans le royaume d’un serveur pour ce téléphone sécurisé afin de permettre cette surveillance.

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érifie son BlackBerry dans une boutique, le 6 août 2010 à Jeddah. (Photo : Amer Hilabi)

Citant un responsable technique de l’une des trois compagnies saoudiennes, le quotidien saoudien Okaz a indiqué lundi que les tests sur le serveur avaient été “concluants”.

Mais le responsable d’une autre compagnie s’est montré moins optimiste. “Nous n’avons encore reçu aucune réponse des autorités compétentes”, a-t-il dit à l’AFP sous le couvert de l’anonymat.

Les appareils du canadien Research in Motion (RIM) présentent selon les experts un niveau de cryptage des données supérieur à celui de la plupart des “smartphones”, rendant très difficile la surveillance de leurs utilisateurs.

Le royaume saoudien a emboîté le pas aux Emirats arabes unis (500.000 abonnés) qui ont annoncé, le 1er août, la suspension à partir du 11 octobre des principaux services de BlackBerry, en arguant qu’ils n’étaient pas conformes aux réglementations.

Après ces annonces, les Etats-Unis et le Canada ont indiqué avoir engagé des discussions avec les pays qui demandent à pouvoir surveiller ces téléphones.

Le porte-parole de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, Philip Crowley, a indiqué que Washington prenait contact avec l’Arabie saoudite, l’Inde et d’autres pays ayant des inquiétudes au sujet du BlackBerry, dans l’espoir de résoudre le problème.

Au Canada, le ministre du Commerce international, Peter Van Loan, a indiqué que son gouvernement “va se porter à la défense de RIM” comme, a-t-il dit, “nous le faisons chaque fois que des compagnies canadiennes faisant affaire à l’étranger sont confrontées à ce genre de défi”.

Il a annoncé des contacts avec les Emirats, l’Arabie saoudite et d’autres pays pour trouver une “solution constructive” au différend.

En Inde, le gouvernement a évoqué des questions de sécurité nationale et la difficulté d’un contrôle du BlackBerry, menaçant également d’interdire certains de ses services dans le pays.

Le Koweït a annoncé dimanche qu’il n’avait pas l’intention de suspendre des services du BlackBerry mais attendait les solutions qui seraient proposées aux Saoudiens.