Nucléaire : le numéro 1 de l’énergie EON hausse le ton contre le gouvernement Merkel

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éro un allemand de l’énergie EON, sur un écran géant, le 6 mai 2010 à Essen, lors de la réunion annuelle des actionnaires (Photo : Volker Hartmann)

[11/08/2010 08:03:33] BERLIN (AFP) Le numéro un allemand de l’énergie EON a haussé mercredi le ton contre le gouvernement d’Angela Merkel qui tarde à trancher sur l’avenir des réacteurs nucléaires allemands.

“Cela fait longtemps que nous n’avons aucune visibilité sur la politique énergétique de l’Allemagne. Il faut prendre enfin des décisions”, a demandé le patron Johannes Teyssen via un communiqué.

Il a surtout appelé le gouvernement à prendre “une décision raisonnable au niveau écologique mais aussi économique” sur l’avenir des centrales nucléaires allemandes.

La chancelière Angela Merkel avait promis lors de sa réélection à l’automne dernier de revenir sur la décisions de ses prédécesseurs sociaux-démocrates et Verts d’un abandon de l’énergie nucléaire au plus tard en 2020.

Mais elle tarde à concrétiser cette promesse, au grand dam des groupes d’énergie allemands. Ces derniers s’inquiètent aussi de la volonté du gouvernement de taxer les revenus qu’ils dégageraient grâce aux sursis accordés aux réacteurs basés en Allemagne.

Cette incertitude pèse sur le cours de bourse des entreprises concernées: celui d’EON a ainsi perdu quelque 20% depuis le début de l’année.

Le numéro un allemand de l’énergie a estimé mercredi, selon le texte d’une présentation destinée aux analystes financiers, qu’une taxe sur le nucléaire pourrait, en l’état actuel des plans du gouvernement, amputer d’entre 1,3 et 1,5 milliard d’euros par an son bénéfice opérationnel ajusté.

Un tel impôt “risque de conduire à une réduction des investissements dans le but de maintenir la santé financière du groupe”, selon ce même texte.

La menace d’EON intervient alors que le rachat annoncé mardi du groupe britannique International Power par le français GDF Suez met la multinationale allemande sous pression.

L’opération permet en effet à GDF Suez de détrôner EON comme deuxième producteur mondial d’électricité. Le numéro un mondial est un autre groupe français, EDF.

EON a par ailleurs annoncé des résultats globalement meilleurs qu’escompté.