Dans une interview accordée au journal “Le Temps”, le PDG de TunisAir M. Nabil Chettaoui a répondu à un certain nombre de questions relatives à l’amélioration de la qualité des services, aux problèmes rencontrés par les voyageurs, aux problèmes liés à la la flotte et aux pannes techniques, notamment à la veille de l’ouverture du ciel tunisien au low cost (vols à tarifs réduits) lequel ne serait pas, a priori, totalement favorable à la Tunisie.
Globalement, il faut reconnaître que le contexte international n’a pas été du tout avantageux pour le transporteur public. En l’espace de deux mois, il a été confronté à des difficultés dont l’affaire des nuages de cendre qui a plombé tous les avions du monde, suivie de la grève des contrôleurs aériens en France et ses corollaires : retards et annulations de certains vols au départ et à destination de Tunisie.
TunisAir a dû, au cours de cette période, faire face à des problèmes techniques qui ont renvoyé deux airbus A320 aux ateliers de réparation. Un des avions est en panne depuis 8 mois, tandis que l’autre devra passer quatre mois pour pouvoir reprendre du service. Résultat : handicapée par ces pannes, la compagnie a dû s’adapter pour face aux exigences d’une période de pointe particulière.
Dans un communiqué publié fin juillet, la compagnie relèvait, en effet, que «le mois de juillet annonce une surprenante éclaircie. La demande dans le secteur est en hausse et doit encore augmenter pour atteindre les niveaux records de 2008. Les sociétés d’assistance aéroportuaire, de catering, les sociétés de services et les autorités portuaires subiront, elles aussi, cette affluence et devront répondre, parfois avec quelques difficultés, à plusieurs aléas d’exploitation».
Le ministre du Transport, M. Abderrahim Zouari, a intensifié, ses visites à l’aéroport de Tunis-Carthage au cours de cette période. En 20 jours, il a effectué deux visites d’inspection : la première remonte au 12 juillet et la seconde au 31 du même mois. Au cours de ces deux visites, le ministre a beaucoup insisté sur deux choses: «l’enjeu de réduire les délais de remise des bagages et la nécessité de fournir des services personnalisés aux touristes et aux Tunisiens résidant à l’étranger». Le ministre a appelé à former une commission qui sera chargée d’assurer, toute la journée durant la période estivale, le suivi des prestations fournies à l’aéroport.
Pour faire face aux plaintes des voyages et assurer une meilleure gestion des périodes de pointes, TunisAir compte lancer incessamment à l’intention de ses agents un programme de formation baptisée : «gestion des crises et maîtrise des nerfs», tout en suggérant de trouver une solution à la congestion que connaissent, en période de pointe, les entrées et sorties de l’aéroport.
Dernier thème évoqué dans cette interview par M. Chettaoui, le low cost. Le PDG de Tunisair compte y faire face en agissant sur le coût des prestations.
Le Maroc, pays comparateur de la Tunisie, a adopté depuis des mois le low cost mais il est loin d’en récolter les avantages qu’il escomptait.