à Londres (Photo : Leon Neal) |
[13/08/2010 07:29:21] LONDRES (AFP) Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a déclaré jeudi que son site internet spécialisé dans le renseignement prévoyait toujours la publication d’environ 15.000 nouveaux documents militaires confidentiels sur la guerre en Afghanistan.
Julian Assange, dont les déclarations étaient retransmises par vidéoconférence à Londres, a indiqué que le site se préparait à diffuser ces documents, malgré la demande du Pentagone, la semaine dernière, de rendre les milliers de documents déjà publiés et de ne pas en diffuser d’autres.
“On en est déjà à 7.000 documents”, a-t-il dit sans révéler la date à laquelle ils seraient publiés.
Interrogé sur le fait de savoir si le site internet poursuivrait la publication, il a répondu: “Absolument”.
“Jusqu’à présent, nous n’avons eu aucune aide, malgré nos demandes répétées, de la part de la Maison Blanche ou du Pentagone”, a-t-il ajouté.
Un porte-parole de WikiLeaks en Allemagne, Daniel Schmitt, avait déclaré la semaine dernière que le site souhaitait des contacts avec le Pentagone pour examiner 15.000 documents classés non encore publiés, de manière à “rendre la rédaction des textes telle qu’ils puissent être publiés sans danger”.
Le Pentagone, qui avait fait état de dangers pour les Afghans cités nommément dans des documents publiés jusqu’ici, a cependant affirmé n’avoir jamais reçu de demande en ce sens de la part de WikiLeaks.
A Washington, le porte-parole du Pentagone, Geoff Morrell, a réagi aux déclarations de M. Assange en l’appelant à “retirer du site internet tous les documents volés”.
De plus, si WikiLeaks venait à effectivement diffuser de nouveaux documents, malgré les réserves et “l’inquiétude” du Pentagone quant “au tort” que ces révélations “causent à nos troupes, à nos alliés et aux civils afghans innocents, nous atteindrions le summum de l’irresponsabilité”, a dit M. Morrell.
Des organisations de défense des droits de l’Homme ont également demandé au site WikiLeaks d’effacer les noms d’Afghans aidant les forces américaines de ces documents.
“Nous sommes inquiets des possibles répercussions, des possibles dangers, pour les Afghans dont les noms sont apparus dans les documents de WikiLeaks”, a déclaré à l’AFP Nader Nadery, président de la Commission indépendante des droits de l’Homme en Afghanistan, signataire d’une lettre adressée au patron de WikiLeaks aux côtés d’Amnesty International, de Campaign for Innocent Victims in Conflict, de l’Open Society Institute et de l’International Crisis Group.
L’organisation de défense de la liberté de presse Reporters sans frontières (RSF) a de son côté regretté jeudi “l’incroyable irresponsabilité” de WikiLeaks, estimant dans une lettre ouverte à M. Assange, que “divulguer l’identité de centaines de collaborateurs de la coalition en Afghanistan est lourd de danger”.
Le site WikiLeaks, fondé en 2006 et spécialisé dans le renseignement, a déjà diffusé il y a une dizaine de jours près de 92.000 archives classifiées jetant une lumière crue sur la guerre en Afghanistan, avec des révélations notamment sur les victimes civiles et sur les liens supposés entre le Pakistan et les insurgés.