Au coeur de l’été, l’économie américaine refroidit la Bourse de Paris

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à Paris, le 15 décembre 2009 (Photo : Jacques Demarthon)

[14/08/2010 08:06:53] PARIS (AFP) Après un début d’été favorable, la Bourse de Paris s’est remise à douter cette semaine, renouant avec la volatilité, au moment où les investisseurs semblent se résoudre à la faiblesse de la reprise aux Etats-Unis.

Sur la semaine écoulée, l’indice parisien a perdu 2,83% pour terminer vendredi à 3.610,91 points, alors que le CAC 40 avait pourtant bien entamé l’été, restant sur trois semaines de hausse consécutive.

Depuis le début de l’année, il est en recul de 8,27%.

“Le marché a connu une consolidation un peu attendue, ayant reculé devant l’obstacle des 3.800 points”, remarque Arnaud de Champvallier, directeur de la gestion chez Turgot Asset Management, qui rappelle que le CAC 40 évoluait encore à 3.300 points début juillet.

Les volumes de transactions sont restés faibles, autour de 2 à 3 milliards d’euros quotidien et “la moindre annonce macroéconomique génère une volatilité accrue”, relève Saxo Bank dans une note.

L’indice parisien a connu un trou d’air en milieu de semaine, perdant 1,24% mardi et 2,74% mercredi, chahuté par le discours de la Réserve fédérale américaine (Fed).

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çais à Paris le 28 avril 2010 (Photo : Charly Triballeau)

La Fed a tenu des propos assez sombres sur l’économie américaine, estimant que “le rythme de la reprise de l’activité et de l’emploi a ralenti ces derniers mois”, tout en promettant d’acheter à nouveau des bons du Trésor.

“Il va falloir apprendre à vivre avec et ne pas espérer que les Etats-Unis vont faire la croissance”, selon M. de Champvallier, alors qu’une litanie d’indicateurs démontrent l’apathie de l’économie outre-Atlantique.

Pour le gérant, les investisseurs n’ont pas pour autant enterré leur scénario de reprise économique.

Un premier point d’appui pourrait venir de la croissance en zone euro, les chiffres du produit intérieur brut allemand et français pour le deuxième trimestre étant plutôt rassurants.

Ces chiffres “vont aider à panser les plaies en zone euro”, dont l’économie est allée plus vite que les Etats-Unis au deuxième trimestre, pour la première fois depuis un an, remarque Carsten Brzeski, économiste chez ING.

L’autre facteur est lié aux publications des résultats d’entreprises pour le deuxième trimestre, dans l’ensemble “excellentes” pour M. de Champvallier, qui note un effort important pour améliorer la rentabilité.

Plus prudents, les économistes d’ING estiment que “la semaine à venir pourrait offrir un répit momentané”, mais que les actifs risqués “font encore les frais” des craintes des investisseurs d’une reprise suivie d’une rechute.

Une idée que ne partage pas le courtier Aurel pour qui les résultats des entreprises ne plaident pas pour une rechute de l?économie l?année prochaine.

Le scénario qui s’impose pour beaucoup d’analystes est celui d’une croissance plus faible aux Etats-Unis, ainsi que peut-être au niveau mondial, les derniers indicateurs montrant un ralentissement de l’économie chinoise.

La semaine prochaine, les principales nouvelles viendront encore du front macroéconomique américain, même si au coeur du mois d’août le marché pourrait être relativement calme.

Les indicateurs les plus surveillés seront l’activité industrielle de la région de New York et de la région de Philadelphie pour août, ainsi que l’indicateur composite de l’activité économique, les mises en chantier de logements et la production industrielle pour juillet.