ût 2010 de bateaux de croisière dans le port de Marseille (Photo : Bertrand Langlois) |
[15/08/2010 16:31:18] MARSEILLE (AFP) Désireux de vivre une nouvelle expérience, de nombreux croisiéristes, venus de toute la France, et même d’ailleurs, affluent cet été à Marseille, qui mise beaucoup sur ce mode de voyage très prisé pour attirer les touristes.
En 1996, ils n’étaient que 18.000 à faire escale dans la cité phocéenne ou à y débuter leur circuit: les croisières étaient alors jugées chères, snobs, démodées ou ennuyeuses.
En 2010, ils devraient être “700.000, dont 450.000 en période estivale, et en 2011-2012 un million”, assure Dominique Vlasto, adjointe au maire chargée du tourisme: “Marseille est devenu un des grands ports de la Méditerranée au même titre que Barcelone et Gênes”, avec des bateaux jetant l’ancre de mars à décembre.
Pour le seul week-end du 15 août, 25.000 passagers étaient attendus au terminal croisières du port, géré par les sociétés Costa Croisières, MSC Croisières et Louis Cruises.
Un engouement qui s’explique par l’envie de “changer”, selon le Nantais Jérôme Lesourd qui part avec femme et enfants voguer en Méditerranée au cours d’un séjour d’une semaine faisant halte en Italie, à Malte, en Tunisie et en Espagne. Joël Huet, qui vit à Paris, voulait lui aussi “vivre une nouvelle expérience”, loin de la plage et des bouchons.
L’aspect “itinérant”, associé aux nombreuses activités qui font de ces immenses paquebots un véritable club de vacances, avec piscine, restaurants et discothèque, séduit aussi. “On danse, on mange, on boit et on bronze”, tout en explorant un nouveau lieu chaque jour, résume le grand-père de la famille Di Salvio, qui avait toujours “rêvé” d’un tel périple.
Un rêve désormais devenu accessible: “c’est un ratio qualité-prix qui n’a pas de comparaison” si bien que le marché, faisant fi de la crise, “affiche une santé insolente tout au long de l’année”, analyse Erminio Eschena, directeur général de la filiale française de MSC Croisières.
ût 2010 de bateaux de croisière dans le port de Marseille (Photo : Bertrand Langlois) |
Les tarifs varient “de 500 à 1.000 euros” selon la saison pour une croisière de sept jours, précise Patrick Pourbaix, directeur général adjoint de Costa France.
“Première compagnie à proposer un embarquement régulier à Marseille en 1996”, elle ne cesse depuis d’augmenter la cadence: sa capacité d’accueil, de 40.000 passagers à l’époque, est passée à 173.250 cette année et atteindra les 275.000 en 2011.
La ville renoue ainsi avec une tradition du XIXe siècle entravée par le passé par les mouvements sociaux du port. Ses atouts: la facilité d’accès par TGV, voie aérienne ou route et “l’éventail colossal d’excursions qui permettent de profiter de l’attrait de la Provence en un trajet inférieur à une heure”, note Jacques Truau, président du Club de la croisière Marseille Provence.
“C’est une escale très appréciée, dit-il, avec un indice de satisfaction autour de 85%”. Pourtant, “il y a 20 ans, on évitait Marseille”, rappelle Mme Vlasto: “son image a considérablement changé” au prix d’une intense campagne de promotion.
Les passagers qui y embarquent et débarquent, dits “tête de ligne”, en profitent aussi pour visiter la région avant ou après leur séjour en mer.
En nette progression (180.000 en 2009, 250.000 en 2010) et originaires de tous les coins du pays, voire de contrées plus lointaines (Europe, Asie, Etats-Unis), ceux-ci dépensent en moyenne 72 euros en hôtel, restauration, shopping et parking, contre 50 euros pour les croisiéristes en transit.
Si l’activité n’a représenté, avec 3,5 millions d’euros, que 2% du chiffre d’affaires total du grand port maritime de Marseille (GPMM) en 2009, les retombées économiques sont elles bien supérieures: 86,9 millions d’euros. De quoi réjouir les professionnels du tourisme, alors que les autres vacanciers se serrent la ceinture.