Russie : hausse des prix inhabituelle, risques pour l’inflation

photo_1282040000076-1-1.jpg
é à Meshcherskoye au sud de Moscou, le 15 août 2010. (Photo : Yuri Kadobnov)

[17/08/2010 10:14:26] MOSCOU (AFP) La Russie, frappée par une sécheresse record et des incendies d’une ampleur exceptionnelle, fait face à une hausse des prix inhabituelle en cette période estivale, qui devrait faire bondir l’inflation sur l’ensemble de l’année, rapporte mardi la presse russe.

Le prix des céréales a augmenté de 40% sur les deux premières semaines d’août, pour atteindre 5.000 roubles la tonne (128 euros), indique le quotidien Vremya Novosteï, citant des chiffres du ministère de l’Agriculture.

La Russie est confrontée à une grave sécheresse depuis plusieurs mois, aggravée par une canicule sans précédent depuis six semaines. Jeudi, le président Dmitri Medvedev avait indiqué qu’un quart des surfaces cultivées du pays avaient été perdues.

En juillet, le prix de la farine de blé a connu une hausse de 1,31% et celui du gruau de sarrasin a bondi de 8,92% en moyenne en juin et de 12,55% en juillet.

“La hausse accélérée des prix des produits alimentaires va sans aucun doute avoir un effet sur le niveau général de l’inflation”, écrit Vremya Novosteï, qui indique que les produits alimentaires représentent 40% du panier ménager.

Le prix du carburant a lui aussi augmenté. Le litre d’essence 92, la plus consommée dans le pays, a fortement grimpé en une semaine, relèvent les Izvestia, alors que les prix mondiaux du pétrole ont tendance à baisser.

L’accélération de l’inflation est de mauvais augure pour les autorités russes qui se targuaient depuis l’année dernière d’être en passe de la dompter. En 2009, elle s’est élevée à 8,8%, contre 13,3% l’année précédente. Pour 2010, le gouvernement table sur une inflation de 6 à 7%, mais de nombreux experts ont déjà relevé leurs prévisions.

Le chef du service anti-monopole russe (FAS) Igor Artemiev avait déclaré vendredi que la hausse des prix des céréales sur le marché intérieur était purement “spéculative”, la Russie, qui a décrété un embargo sur les exportations de grains, disposant selon lui de réserves suffisantes pour ses besoins domestiques.