Le classement 2010 des 500 meilleures universités, publié le 13 août 2010 par l’Université des communications de Shanghai (Chine), a consacré, encore une fois, la domination occidentale sur le monde de la recherche et de la connaissance.
Sur le top des 100 premières universités, il n’existe aucune université des pays émergents arabes, africains et latino-américains. L’université israélienne The Hebrew University of Jerusalem (Israël) est classée 100ème.
Les universités américaines occupent 17 des 19 premières places. Au plan européen, seules les universités britanniques Oxford (10e) et Cambridge (5e) parviennent à se glisser parmi les 10 meilleures aux côtés d’universités toutes américaines.
A la 20e place, l’université de Tokyo est le premier établissement non américain et non européen de tête de classement.
Le meilleur classement de la Suisse est la 23e place de l’Institut de Technologie de Zurich, du Canada la 27e place de l’Université de Toronto et de la Belgique la 90e place seulement de l’Université de Gand (Gent). Les premières universités françaises sont Pierre-et-Marie-Curie arrivent (39e), Paris-Sud Orsay (45ème) et Normale sup Ulm (71e).
Dans le top 500, l’Allemagne accède cette année à la deuxième place avec 39 universités classées, loin derrière les Etats-Unis (154) mais devant le Royaume-Uni (38) et le Japon (25). La France, qui était 5e en 2009 avec 23 universités, est 6e cette année avec 22, ex-aequo avec l’Italie et la Chine.
Le classement est concocté sur la base de cinq critères majeurs : la qualité de l’enseignement (nombre de prix Nobel et de médailles Fields parmi les anciens élèves), la qualité de l’institution (nombre de prix Nobel et de médailles Fields parmi les chercheurs et nombre de chercheurs les plus cités dans leurs disciplines), les publications (articles publiés dans les revues Nature et Science entre 2000 et 2004, articles indexés dans Science Citation Index, et Arts & Humanities Citation Index), taille de l’institution (performance académique au regard de la taille de l’institution).
Ce classement est très critiqué au point que l’Europe pense à instaurer, à partir de 2011, son propre classement. Dans l’ensemble, les critiques estiment que les critères retenus défavorisent la qualité de l’enseignement des universités européennes et favorise la recherche scientifique en langue exclusivement anglo-saxonne.
Même les créateurs du classement soulignent eux-mêmes certaines de ses limites, notamment un biais en faveur des pays anglophones et des institutions de grande taille et les difficultés à définir des indicateurs adéquats pour classer les universités spécialisées dans les sciences sociales.
L’idée de ce classement diffusé depuis 2003 est née quand Pékin a décidé de se doter d’universités de prestige international. Il s’agissait de définir les critères pour qu’une université soit considérée de rang mondial et de voir comment les universités chinoises se situaient.
Aujourd’hui, Jiaotong semble un peu dépassée par l’intérêt que suscite son classement, et les critiques qu’elle essuie en Europe, et en France notamment.
Les 100 premiers établissements du Classement de Shanghai