Porte-hélicoptères Mistral : Moscou remet le marché en jeu, affirme la presse

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élicoptère atterrit sur le Mistral, le 11 juin 2009 (Photo : Pascal Subtil)

[19/08/2010 07:41:01] MOSCOU (AFP) Moscou remet en cause l’achat de porte-hélicoptères français Mistral en ouvrant un appel d’offres à tous les acteurs du marché, dont des chantiers navals russes associés au sud-coréen Daewoo, affirme jeudi le quotidien Kommersant.

Aucun porte-parole n’était joignable jeudi matin au ministère russe de la Défense pour commenter cette affirmation.

La France et la Russie avaient annoncé en mars des “négociations exclusives” pour l’achat du Mistral, au cours d’une visite en France du président russe Dmitri Medvedev. En juillet, le président français Nicolas Sarkozy avait annoncé que la décision de construire en France deux Mistral pour la Russie était “certaine”.

Mais selon le journal russe, la holding russe des chantiers navals OSK, dont le conseil d’administration est présidé par le vice-Premier ministre Igor Setchine, “a obtenu du ministère de la Défense l’ouverture d’un appel d’offres”.

“Cela signifie que le ministère de la Défense a renoncé à l’idée d’un achat sans alternative du navire français Mistral et va examiner des propositions concurrentes”, ajoute Kommersant.

Le quotidien rappelle que la holding OSK propose de renoncer à l’achat du Mistral au profit du porte-hélicoptères de classe Dokdo, conçu par le sud-coréen Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering (DSME), qui pourrait être construit sous licence dans les chantiers russes en trois ans.

Le coût du navire sud-coréen est estimé à 650 millions de dollars (500 millions d’euros), un prix équivalent de celui du Mistral.

Paris est en négociations depuis 2009 avec Moscou sur ce marché de quatre bâtiments, dont la Russie voudrait construire plusieurs exemplaires dans ses propres chantiers.

Le commandant en chef de la marine russe, l’amiral Vladimir Vissotski, a souligné en juillet que Moscou maintenait son exigence d’un transfert de technologie, faute de quoi le marché n’aboutirait pas.

L’annonce par la Russie de son intention de commander à la France quatre bâtiments de projection et de commandement (BPC) de type Mistral, un navire de 200 mètres capable d’emporter hélicoptères, troupes et blindés pour des interventions rapides, avait suscité l’inquiétude des pays baltes et de la Géorgie.

Cette perspective, qui serait la première transaction de ce type entre un pays de l’Otan et la Russie, a également suscité des critiques aux Etats-Unis.