Le Mékong, négligé, pourrait être le coeur économique d’Asie du Sud-Est

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êcheur sur le fleuve Mékong, le 5 avril 2010 à Phnom Penh, au Cambodge (Photo : Tang Chhin Sothy)

[20/08/2010 09:24:21] HANOI (AFP) Les pays du bassin du Mékong, l’un des plus grands fleuves du monde, développent leurs réseaux de transport mais négligent le cours d’eau, a regretté vendredi à Hanoï le ministre cambodgien du Commerce, qui préconise de l’utiliser davantage pour le commerce.

“Nous avons oublié le coeur”, a dit Cham Prasidh, en marge d’une réunion des pays du bassin et de la Banque asiatique de développement (BAD). “Nous devons développer ce coeur”.

Le Mékong prend sa source dans le plateau du Tibet en Chine. Il traverse ou borde ensuite le Laos, la Birmanie, la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam.

Le Mékong devrait être davantage utilisé dans le commerce, estime Cham Prasidh. La vie des populations vivant autour du cours d’eau devrait être améliorée et l’agriculture mise en valeur en respectant l’écosystème.

Plus de 300 millions de personnes vivent dans le bassin du Mékong. Développer le fleuve aiderait à désenclaver le Laos, un pays sans accès à la mer, pris entre la Chine, le Vietnam, le Cambodge, la Thaïlande et la Birmanie.

Pour l’instant, les pays du bassin du Mékong mettent l’accent sur le rail. Ce vendredi, ils entérinaient un plan pour connecter leurs chemins de fer, “première étape dans le développement et la mise en place d’un réseau ferroviaire intégré”, selon Kunio Senga, responsable du département Asie du Sud-Est de la BAD.

Le projet prévoit un réseau reliant Bangkok à Phnom Penh, puis Ho Chi Minh-Ville (ex-Saïgon, sud du Vietnam), Hanoï et enfin Nanning et Kunming dans le sud de la Chine. Une cinquantaine de kilomètres de rails doivent être achevés pour relier Bangkok à Phnom Penh.

La construction des kilomètres manquants est estimée à 1,09 milliard de dollars (850 millions d’euros). Ce coût viendrait s’ajouter à sept autres milliards nécessaires à l’amélioration du réseau existant.

Ce projet ferroviaire est lui-même destiné à compléter le développement de “corridors économiques” autour de nouvelles liaisons routières, destinés à réduire la pauvreté régionale.

Le Laos, le Cambodge la Birmanie et le Vietnam sont les pays au revenu par habitant moyen le plus faible des dix pays de l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (Asean).