ège de General Motors à Detroit, le 17 août 2010 (Photo : Bill Pugliano) |
[22/08/2010 13:34:46] NEW YORK (AFP) Les introductions en Bourse en préparation sont légion aux Etats-Unis avec de grands noms comme Skype, Toys’R’Us et surtout General Motors (GM), même si la frilosité des investisseurs sur le marché des actions les rend risquées.
Le premier constructeur automobile américain, nationalisé à 61% à la suite de sa faillite en 2009 a annoncé mercredi qu’il comptait revenir en Bourse.
Ni date, ni prix d’action, ni le montant visé n’ont été précisés. L’opération, attendue pour novembre, pourrait être l’une des plus importantes jamais connues aux Etats-Unis, et devrait passer la barre des 10 milliards de dollars selon les analystes.
Cette entrée en Bourse est notamment déterminante pour le gouvernement qui compte ainsi récupérer une partie des quelques 50 milliards de dollars injectés dans le constructeur au plus fort de la crise.
Ces derniers mois, le groupe de conversations et vidéos sur internet Skype a lui aussi déposé un projet d’introduction, de même que la chaîne de distribution de jouets Toys’R’Us, qui appartient au groupe de capital-investissement KKR.
Selon le New York Times, le site américain de vidéos en ligne Hulu prépare également une introduction pour quelque deux milliards de dollars, ce qui en ferait l’une des plus importantes jamais connues dans le secteur des médias.
“Le marché des introductions en Bourse est très dynamique”, constate Mike Gaiden, analyste chez Morningstar. D’après Evariste Lefeuvre, économiste de Natixis, il retrouve son volume de 2007.
à New York, le 22 juillet 2010 (Photo : Chris Hondros) |
Ces entreprises “se lancent sur le marché pour différentes raisons mais la première d’entre elle est que la Bourse semblait repartie à la hausse fin juillet, et le moment semblait le bon pour lever des capitaux”, remarque Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors.
“Mais la détérioration des marchés ces deux dernières semaines”, due aux mauvaises nouvelles économiques aux Etats-Unis, “fait que les entreprises vont peut-être devoir reconsidérer le calendrier”, ajoute-t-il.
Pour M. Gaiden, l’attrait qu’a une cotation n’est pas forcément un signe de santé des entreprises. “Beaucoup entrent en Bourse parce que les fonds de capital-investissement qui les détiennent veulent se dégager d’investissements qui étaient devenus illiquides avec la crise, quitte à revoir à la baisse leurs prétentions de rendement”, souligne-t-il.
Si les investisseurs disposent d’abondantes liquidités, grâce à des taux d’intérêt très bas, ils ont tendance à se désintéresser rapidement des nouveaux venus.
“40% des titres introduits sur le marché se retrouvent avec un cours moindre que celui de leur lancement et leur performance est inférieure à celle de l’indice Standard and Poor’s 500”, relève M. Gaiden.
Selon lui, “les investisseurs se montrent sceptiques sur beaucoup d’entreprises qui n’ont pas fait la preuve d’une profitabilité durable ou d’une bonne position concurrentielle”.
Après un début en fanfare sur le marché fin juin, le fabricant californien de voitures électriques Tesla, une marque prisée des stars, est ainsi retombé presque à son prix de lancement (18,50 dollars contre 17 dollars). Il accumule les pertes et les retards de production sur un modèle de berline familiale attendu.
Les analystes restent optimistes pour General Motors. L’annonce de ce retour en Bourse “montre que ses dirigeants du constructeur ont confiance dans leur capacité à vendre des actions”, estime M. Johnson.
Le groupe, qui a dégagé 2,2 milliards de dollars de bénéfices au premier semestre, a une trésorerie et une gamme assainie.
“Le risque lié à l’introduction en Bourse diminue lorsqu’une entreprise est en mesure d’afficher une bonne position sur son marché et un bilan solide. En outre, les investisseurs préfèrent les entreprises de gros calibre, qui leur donnent plus confiance”, souligne M. Gaiden.