Espagne : le gouvernement va restreindre les allocations chômage

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à Madrid (Photo : Dani Pozo)

[23/08/2010 14:54:53] MADRID (AFP) Le gouvernement espagnol va restreindre les conditions d’attribution des allocations chômage, pour mieux inciter à la recherche d’emploi, a-t-il annoncé lundi, alors que le pays affiche le taux de chômage le plus élevé de l’Union européenne, à 20,09%.

Le délai pendant lequel un chômeur peut refuser des offres d’emploi et de formation tout en touchant une allocation sera réduit “de 90 à 30 jours”, a déclaré à la radio Cadena Ser le ministre du Travail Celestino Corbacho.

“Si quelqu’un refuse des formations ou des offres d’emploi, il est dans une situation incompatible avec l’allocation chômage”, a-t-il ajouté.

“Nous ne pouvons pas continuer avec un taux de chômage qui est le double de (la moyenne en) UE”, a-t-il estimé. “Les chômeurs doivent se réorienter et les agences de l’emploi doivent avoir un rôle plus actif”.

L’efficacité des services publics de l’emploi en Espagne est souvent critiquée. Selon le journal économique Cinco Dias de lundi, ces services n’ont joué un rôle que dans 2,9% des embauches entre janvier et juillet, tandis que les agences de travail temporaire en ont géré 12,9%..

Le chef du gouvernement socialiste José Luis Rodriguez Zapatero s’est engagé à les réformer cet automne, “pour augmenter leur capacité à marier les demandes et les offres”. Une réforme du marché du travail, qui réduit notamment les indemnités de licenciement, est déjà en voie d’être approuvée.

Le gouvernement a également réduit le nombre de bénéficiaires de l’aide mensuelle de 426 euros aux chômeurs en fin de droit, excluant désormais les 30-45 ans sans enfants.

Cette aide a été prolongée à la mi-août pour six mois, pour la deuxième fois consécutive.

“Actuellement nous percevons une amélioration (de la situation économique) et il faut redistribuer cette aide de 426 euros”, selon M. Corbacho et cette aide ne doit plus être “une aide passive” mais “une aide d’accompagnement” à la recherche d’emploi.

L’Espagne est sortie timidement, en début d’année, de la profonde récession économique dans laquelle elle était plongée fin 2008, mais son taux de chômage a continué d’augmenter au deuxième trimestre, atteignant 20,09%, le plus élevé de l’Union européenne.