Les communications mobiles en France parmi les plus chères d’Europe

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éléphone portable, le 26 novembre 2003 à Paris. (Photo : Jean Ayissi)

[25/08/2010 15:41:37] PARIS (AFP) Les tarifs des communications sur téléphone portable en France sont parmi les plus chers d’Europe depuis plusieurs années, selon des analystes et des études.

Alors que les abonnements internet sur “box” –combinant accès à l’internet, téléphonie fixe et télévision– sont les moins chers au monde en France, avec nombre d’offres autour de 30 euros par mois, les analystes pointent une situation paradoxalement inverse pour le mobile.

“Cela fait cinq ans que le marché français est le marché du mobile le plus cher en Europe et il le demeure”, résume Virginie Lazès, gérante associée de la banque Bryan Garnier et spécialiste des nouvelles technologies.

Plusieurs autres études lui donnent raison. La France est ainsi bien loin derrière le Danemark, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne ou l’Italie, selon une comparaison réalisée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en 2008 et publiée en août 2009.

Le régulateur finlandais des télécoms, la Ficora, assignait également à la France –17e sur 20 pays étudiés– une place de dernière de la classe européenne, dans une étude publiée en mai 2009.

Mais Didier Pouillot, analyste de l’Institut de l’audiovisuel et des télécommunications en Europe (Idate), tempère ces conclusions au motif qu’il est difficile de comparer les consommations sur mobile en France et dans d’autres pays.

Car le marché français est atypique. Environ 80% des clients sont ainsi abonnés à des forfaits longue durée, de 12 et surtout de 24 mois.

En Italie, c’est l’extrême inverse: 97% des clients mobiles utilisent des cartes prépayées, et ils jonglent souvent avec plusieurs cartes dans la journée afin de profiter au mieux des différentes offres.

Autre originalité française: les trois opérateurs qui dominent le marché –Orange (France Télécom), SFR et Bouygues Télécom–, sont également fournisseurs d’accès à internet. Ils présentent donc des profils très similaires, ce qui peut entraver la concurrence en créant un certain attentisme.

Ils avaient d’ailleurs été condamnés, en novembre 2005, pour entente sur les prix, par l’Autorité française de la Concurrence, qui leur avait infligé une amende record de 534 millions d’euros.