Le mois de Ramadan est généralement connu pour être une période de grande consommation. Plusieurs commerces fleurissent et font le plein au cours de ce mois, notamment dans les produits alimentaires, fruits et légumes, viande et volaille, répondant à une fureur d’achat qui sévit surtout durant les premiers jours.
Dans les quartiers populaires, les marchés débordent de commerçants ambulants qui proposent divers produits alimentaires très sollicités durant le Ramadan : malsouka, fromage, thon, chamia, etc. Face à une demande croissante, les prix grimpent, durant les premiers jours du mois saint, pour se stabiliser ensuite, et ce bien que la fureur d’achat reste toujours relativement la même.
Des soirées enchantées…
Après la rupture du jeûne, un autre business fait son apparition dans ces quartiers, les cafés qui affichent complet pendant cette période. Autour d’un «bon» narguilé, les hommes (essentiellement) se retrouvent pour passer la soirée qui se poursuivra jusqu’à l’aube. Dans cette ambiance conviviale, les pâtisseries proposent zlabiya, mkharek, makroudh et toutes sortes de pâtisseries qui font chavirer les jeûneurs après une longue et fatigante journée de jeûne.
Avec l’approche de l’aïd, les commerçants ambulants proposent des articles de vêtements, de chaussures et des jouets bon prix. les boutiques de vêtements montent au créneau et se donnent la bonne allure pour attirer une clientèle dépensière. Dans les souks de la médina, qui sont fermés le soir durant la première quinzaine du Ramadan, la deuxième quinzaine marque le retour d’une certaine agitation. Cette frénésie on la retrouve, également, dans les centres commerciaux du centre ville et des grandes surfaces.
Business is business…
Mais si c’est le cas dans les quartiers populaires, le business de Ramadan dans les quartiers chics des banlieues revêt un autre aspect, plus luxueux. Dans les restaurants et les hôtels alentour, on propose des dîners de rupture de jeûne avec des menus alléchants, en présence d’une troupe musicale ou d’un chanteur connu. De même pour les cafés et les salons de thé, avec le même menu (narguilé, café, thé) mais à des tarifs extrêmement plus élevés. Le business fleurit face à une clientèle en recherche de divertissement. On propose soirées musicales, programmes d’animation culturelle et programmes pour enfants.
Autant dire que business et Ramadan s’accordent bien. S’adapter aux circonstances devient une exigence pour les commerçants toute catégorie confondue. On s’efforce de trouver l’offre la plus attractive, d’offrir le produit le plus alléchant aux yeux du consommateur. Et ne l’oublions pas, non seulement les commerçants y trouvent leur compte, mais aussi les chaînes télévisées qui se trouvent gâtées en ce mois saint. Les recettes publicitaires augmentent et pour ceux qui sont accros à la télévision, ils sont bombardés de spots publicitaires allant jusqu’à vingt minutes de diffusion à la file.
Il est à noter aussi la transformation de l’offre touristique. En pleine saison estivale, les hôtels s’efforcent, de leur côté, d’attirer les touristes maghrébins qui ont –on croit savoir– rejoint leurs pays pour passer le mois de Ramadan chez eux. Les offres promotionnelles se multiplient. Les Tunisiens sont aussi ciblés puisque les hôteliers ont prévus des programmes d’animation et des soirées musicales «spécial Ramadan».
Le business durant le mois de Ramadan serait-il donc plus flatteur que les autres jours ? A vrai dire, oui ! C’est parce que le consommateur est psychologiquement “prêt à dépenser”. Les préparatifs pour ce mois sacré commencent des mois à l’avance, et on lui consacre tout un budget, quitte à s’endetter pour cela. Ajoutons à cela son aspect festif qui lui donne une particularité aux yeux des consommateurs.
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