Alors que la Tunisie compte environ 300 variétés de palmiers
dattiers, le centre
régional des recherches en agriculture oasienne de Deguach a répertorié et
cultivé dans ses jardins plus de cent variétés de dattes. Surtout, ce centre a
appuyé le développement de la multiplication rapide de cultivars des principales
variétés tunisiennes des palmiers dattiers : cette technique a permis de
multiplier plus de 20 variétés dont ”deglet el bey” et ”mejhoul”.
Dans le cadre de sa collaboration avec le ministère de l’Environnement et du
Développement durable, et avec l’aide des services agricoles du gouvernorat de
Tozeur, ces deux espèces seront peu à peu intégrées dans les oasis du pays afin
de diversifier la production de dattes et promouvoir la biodiversité.
Seulement voilà, d’après une étude élaborée par le ministère de l’Agriculture,
des Ressources hydrauliques et de la Pêche, la datte ‘mejhoul’ serait une des
meilleures variétés de dattes dans le monde… Cet intérêt soutenu pour deux des
300 variétés de dattes engendrera-t-il le même excès que celui qui a conduit à
des pratiques de culture quasi exclusive du palmier dattier ”deglet ennour”,
et par là-même au délaissement des autres variétés tunisiennes, actuellement
menacées par la disparition ? Des résultats à l’inverse de ce qui a été prôné au
début de ce projet, en quelque sorte. Des visées mercantiles sont-elles à
l’origine de la modification de ses objectifs de diversification de cette
culture et de la promotion de la diversité ou seulement un échelonnement de la
réintroduction de variétés oubliées ?