Légère éclaircie pour le logement neuf mais crainte sur les prix

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à bâtir en Basse-Normandie. (Photo : Mychèle Daniau)

[31/08/2010 07:05:11] PARIS (AFP) Convalescent, le marché français du logement neuf continue sa lente remontée mais celle-ci reste insuffisante pour combler le déficit d’habitations d’autant que les prix des appartements, notamment des studios, continuent d’augmenter plus vite que l’inflation.

“Les fondamentaux continuent à s’améliorer avec une hausse de la vente de logements neufs et des permis de construire accordés. La progression des permis de construire va déboucher à terme sur des constructions nouvelles même si cela tarde à redémarrer”, souligne auprès de l’AFP le secrétaire d’Etat au Logement Benoist Apparu.

Les ventes de logements neufs ont augmenté de 7,6% au 2e trimestre sur un an, tandis que les mises en chantier ont faiblement progressé de 0,2% et les permis de construire de 31,4% entre mai et juillet 2010, a annoncé mardi le ministère de l’Ecologie.

Les maisons (+23,3%) remportent beaucoup plus de succès que les appartements (+5,7%). Au cours des 12 derniers mois, les ventes s’élèvent à 110.200, soit plus de 30% qu’au cours des quatre trimestres précédents.

“Avec plus de 29.990 unités au cours du deuxième trimestre, les ventes de logements neufs par les promoteurs retrouvent leur niveau de l’été 2007, avant la crise”, relève Michel Mouillart, professeur d’économie à Paris X-Nanterre.

Pour Mathilde Lemoine, directeur des études économiques de la banque HSBC France, “la fin du doublement du PTZ (prêt à taux zéro) fin juin et la bonne tenue du +Scellier+, le dispositif fiscal pour les investisseurs, ont boosté les ventes”.

La forte progression des mises en chantier pour le seul mois de juillet (+17,7% par rapport au mois correspondant de 2009) n’incite toutefois pas M. Mouillart à relever ses prévisions pour l’ensemble de l’année 2010 au delà de 325.000 contre 297.000 en 2009, loin des 368.000 de 2008 et des 435.000 de 2007, mais surtout des 500.000 par an souhaité par le gouvernement.

Surtout que de nouveaux nuages noirs apparaissent à l’horizon.

Ainsi les prix des appartements neufs continuent d’augmenter (+5,4% par rapport au deuxième trimestre 2009 à 3.356 euros en moyenne), avec notamment une envolée des prix des studios (+11,3%). Par contre le prix moyen des maisons individuelles neuves (237.300 euros) a diminué de 4,2%. Cette baisse concerne notamment celles de moins de 4 pièces (-6,8%) mais surtout celles de 6 pièces ou plus (+20,1%).

“Les mesures annoncées cet été par le gouvernement de supprimer le crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunt immobilier et de mettre en place dès 2011 un +outil unique+ pour l’accession à la propriété sont positives à court terme”, affirme Mme Lemoine.

“Cela va permettre de gagner un petit temps pour soutenir la demande mais cela devrait entraîner une poursuite de l’augmentation des prix jusqu’à ce que celle-ci devienne insupportable pour les ménages”, explique-t-elle.

M. Mouillart craint pour sa part que l’ensemble des mesures d’économies qui seront décidées dans le cadre du budget 2011, notamment le “rabotage” des niches fiscales et le prélèvement de 340 millions sur la trésorerie des HLM, “ne fasse repiquer du nez au secteur de la construction neuve à partir de l’été 2011 ou du début de 2012”.