La SNCF revient dans le vert au 1er semestre, prudente pour la suite

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ésident de la SNCF, Guillaume Pépy, le 18 février 2010 à Paris (Photo : Lionel Bonaventure)

[31/08/2010 10:41:10] PARIS (AFP) La SNCF a annoncé mardi un bénéfice net de 80 millions d’euros au 1er semestre 2010, contre une perte de 496 millions sur la période correspondante de 2009, mais elle juge les résultats encore “très insuffisants au regard des besoins en investissements”.

“Le 1er semestre 2010 constitue un rattrapage partiel de l’activité perdue au 1er semestre 2009, en particulier dans le transport de marchandises”, a commenté le président de la SNCF Guillaume Pepy, cité dans un communiqué.

Le chiffre d’affaires du groupe –déjà publié– a progressé de 25,1% à 14,945 milliards d’euros, notamment grâce à l’intégration de nouvelles sociétés (dont l’opérateur de transports en commun Keolis et le loueur de wagons Ermewa). A périmètre et taux de change constants, la hausse est de 5,6%.

Si l’on ne prenait en compte que les activités qui étaient consolidées il y a un an, le résultat net n’atteindrait que 12 millions d’euros, a calculé la SNCF.

La marge opérationnelle du groupe SNCF (équivalent de l’excédent brut d’exploitation) a rebondi de 76% à 995 millions d’euros, soit 6,7% du chiffre d’affaires.

Cette embellie s’explique par le redémarrage de l’activité et surtout une bonne maîtrise des charges et des investissements, a commenté le directeur financier du groupe, David Azéma.

Dans le détail, la marge opérationnelle de SNCF Voyages (TGV et trains à réservation) progresse modestement de 3,2% à 478 millions d’euros, la progression du chiffre d’affaires ayant été en grande partie absorbée par des hausses d’impôts et la progression des péages (droits de circulation des trains).

SNCF proximités, désormais première branche du groupe grâce à l’absorption de Keolis, triple quasiment sa marge opérationnelle à 293 millions, tandis que SNCF Geodis (fret et logistique) sort du rouge (à +51 millions d’euros) et que SNCF Infra (travaux sur les voies) divise sa perte par 4,6 (à -51 millions d’euros).

Gares & Connexions, la nouvelle branche chargée des gares, affiche une marge positive de 69 millions.

“C’est insuffisant”, a néanmoins jugé M. Azéma. “Aujourd’hui, avec le type d’activité qui est le nôtre, comme le TGV, on ne sait pas financer nos activités et nos investissements si on n’a pas une marge opérationnelle de l’ordre de 10%”, a-t-il expliqué à l’AFP.

L’activité du 1er semestre 2009 avait été particulièrement affectée par la crise, a rappelé le directeur financier.

“On ne se remet pas en une année d’une crise aussi importante, et on s’en remet d’autant moins que les problèmes structurels demeurent, voire s’amplifient”, a-t-il ajouté, citant la hausse des péages des TGV, la restructuration inachevée du fret ferroviaire, les trains Corail dont la SNCF ne veut plus supporter les déficits et les conditions d’entretien du réseau.

“En termes de perspectives (pour l’ensemble de 2010, ndlr), nous sommes prudents”, a indiqué David Azéma, d’autant que “la situation conjoncturelle est loin de s’être stabilisée”.

Plusieurs “aléas” étant susceptibles de peser sur les comptes d’ici la fin de l’année, “il y a beaucoup d’incertitudes”, même si “la SNCF n’anticipe aucune autre opération de croissance au second semestre” à part la fondation d’Eurostar International (qui devient une filiale à part entière) au 1er septembre, a-t-il noté.

“On va dans la bonne direction” a-t-il toutefois assuré, ajoutant qu’il voyait “plutôt la probabilité d’être dans le vert”.