Le chef de l’Etat sait pertinemment que, pour faire de la Tunisie une base
technologique, ce n’est pas uniquement l’administration qui doit mettre les
bouchées doubles mais aussi essentiellement le secteur privé. C’est ce que l’on
lit entre les lignes lors de sa dernière rencontre avec le Premier ministre.
En vérité, l’enjeu principal d’une ‘’base technologique’’ est la transformation
radicale de toute la dimension Recherche&Développement du pays ; l’Etat et tous
les autres acteurs avec lui : les privés, l’associatif, les représentations des
institutions internationales, les ambassades qui nouent les partenariats…
C’est pour cela, nous semble-t-il, qu’il a singulièrement insisté sur
l’impulsion des contrats de partenariat dans le domaine de la
Recherche&Développement entre les entreprises de production, les établissements
universitaires et les centres de recherche, notamment dans le cadre des
technopôles et des pôles de compétitivité, parallèlement à l’incitation des
entreprises nationales à consacrer 1% de leur chiffre d’affaires à la recherche
développement et à la promotion technologique.
Les entreprises du secteur privé sont indéniablement des entreprises nationales
et leur participation à ce 1% est capitale. C’est un contrat win-win au moment
où la Tunisie n’a jamais cessé de parfaire la mise en œuvre des mesures portant
sur le renforcement de l’infrastructure technologique, aussi bien celle relative
aux laboratoires homologués à l’échelle internationale, aux centres techniques
et technologiques ou aux espaces d’hébergement d’entreprises opérant dans des
activités y afférentes.
Et nos entreprises en usent et en abusent… C’est fait pour elles, c’est mis à
leur disposition. Tout comme c’est pour elles que le chef de l’Etat a recommandé
d’intensifier les campagnes de promotion pour polariser les entreprises à haut
contenu technologique dans les secteurs qui disposent en Tunisie d’avantages
comparatifs et qui ouvrent des perspectives pour l’emploi des diplômés de
l’enseignement supérieur.
Vous avez compris l’allusion, donnant-donnant pour que la somme congruente
s’ajoute au profit de chaque acteur ! Ce n’est qu’à partir de ce moment que l’on
peut répondre à l’interrogation si la Tunisie peut-elle vraiment devenir une
base technologique.