Le Medef va ouvrir son université d’été sur fond de débat sur les retraites

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ésidente du Medef Laurence Parisot, le 1er juillet 2010 à Paris. (Photo : Eric Piermont)

[01/09/2010 06:36:47] PARIS (AFP) “L’étrangeté du monde, mode d’emploi”: le Medef entend montrer que la crise économique mondiale a changé tous les repères, à l’occasion de son université d’été qui s’ouvre mercredi dans un climat social tendu, à l’approche du débat parlementaire sur la réforme des retraites.

Pendant trois jours sur le campus d’HEC à Jouy-en-Josas (Yvelines), l’organisation patronale va débattre de l’après-crise devant environ 5.000 participants.

Quelque 175 intervenants de 27 nationalités différentes sont attendus, dont dix membres du gouvernement.

Parmi eux, la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, et le ministre du Travail, Eric Woerth, empêtré dans l’affaire Bettencourt où il est soupçonné de conflits d’intérêts.

Les grands patrons du CAC 40 seront comme toujours de la partie: Christophe de Margerie (Total), Louis Gallois (EADS), ou encore Anne Lauvergeon (Areva).

En revanche, seuls deux responsables syndicaux ont répondu cette année à l’invitation du Medef: Bernard Van Craeynest (CFE-CGC) et Pascal Ferey (FNSEA).

Les syndicats ont promis pour le 7 septembre des grèves et des manifestations “exceptionnelles” contre le projet de réforme des retraites du gouvernement, auquel le Medef a réservé un accueil plus chaleureux.

La grand-messe patronale sera certainement l’occasion pour la présidente du Medef, Laurence Parisot, de réaffirmer son attachement à un report de l’âge légal du départ à la retraite, prôné par l’exécutif mais contesté par la gauche et les syndicats.

Le programme officiel ne fait toutefois qu’une faible allusion à la réforme, au détour d’un débat sur les “mots qui fâchent” comme “bonus”, “profit” et, justement, “retraites”.

“L’ampleur et la violence de la crise, l’accélération brutale des mutations, le déplacement des centres de gravité économiques ont ébranlé nos repères, nos habitudes et nos certitudes”, estime le Medef, qui n’hésite pas à qualifier son université de “Davos français”, en référence Forum économique mondial qui se tient chaque année en Suisse.

Comme à l’accoutumée, grands patrons, ministres et experts en tout genre vont se succéder pour répondre à des questions aussi diverses que “la finance, grande gagnante de la crise?”, “la Chine est-elle une bulle?” ou “qui commande aujourd’hui?”

Mais l’organisation patronale entend aussi “rappeler que l’esprit d’entreprise et le goût d’entreprendre sont certainement les principaux leviers pour sortir de la crise par le haut”.

Laurence Parisot, réélue en juin pour un second et dernier mandat de trois ans, ne manquera sans doute pas de rappeler qu’il faut favoriser la compétitivité des entreprises pour retrouver durablement la croissance, comme elle l’a souligné lors de son élection.

L’organisation patronale veut aussi insister sur l’international. Car certaines décisions, aujourd’hui prises dans le cadre du G20, ont des répercussions sur les plus petites entreprises, fait-on valoir au siège du Medef.