érence de presse à Stockholm le 14 août 2010. (Photo : Bertil Ericson) |
[01/09/2010 10:07:04] STOCKHOLM (AFP) La justice suédoise va rouvrir l’enquête pour viol visant Julian Assange, le fondateur du site internet WikiLeaks spécialisé dans la publication de documents confidentiels, a annoncé mercredi le Parquet.
“Il y a des raisons de penser qu’un crime a été commis. Au vu des informations disponibles actuellement, mon jugement est que la caractérisation de ce crime est +viol+”, explique la directrice du Parquet Marianne Ny dans un communiqué.
Cette décision contredit une décision prise précédemment par le Parquet suédois de blanchir M. Assange des accusations de viol qui lui avaient valu, dans un premier temps, d’être recherché.
“Il est nécessaire de poursuivre l’enquête avant de pouvoir prendre une décision finale”, précise Mme Ny qui a ainsi décidé que “l’enquête concernant (les accusations de viol) allait être rouverte”.
Par ailleurs, l’enquête pour agression sexuelle dont fait l’objet M. Assange dans une seconde affaire, “sera étendue pour prendre en compte toutes les accusations contenues dans le rapport de police original” et qui se traduisent par des chefs d’accusation de “contrainte sexuelle” et d'”agression sexuelle”, ajoute le communiqué du Parquet.
“Il y a des raisons de penser qu’un crime a été commis” dans cette seconde affaire, explique Mme Ny qui prend la direction des nouvelles enquêtes.
Une vue de la page d’accueil de WikiLeaks (Photo : Joe Raedle) |
Deux femmes se sont présentées à la police suédoise le 20 août au soir et, sans porter plainte, elles ont accusé M. Assange, l’une de viol et la seconde d’agression sexuelle. La police a pris l’initiative d’en référer au Parquet qui a lancé dans la foulée un avis de recherche pour viol contre M. Assange.
Dès le lendemain, la procureure en chef Eva Finné avait annulé cet avis de recherche en expliquant qu’ayant eu connaissance de plus d’informations que le procureur de permanence, elle estimait que M. Assange “n’était pas suspect de viol”.
Vendredi, l’avocat des deux femmes à l’origine des accusations a dit avoir fait appel de la décision du Parquet de ne pas ouvrir d’enquête pour viol à l’encontre de M. Assange.
“J’ai demandé à ce qu’un département spécial, plus haut placé au Parquet suédois, reconsidère la décision du procureur”, avait dit l’avocat Claes Borgström qui estime que M. Assange, un Australien de 39 ans, “devrait être suspect de viol” de “chacune des deux femmes”.
Le fondateur de WikiLeaks a toujours nié ces accusations, dénonçant une “campagne calomnieuse” peut-être orchestrée par le Pentagone pour salir son site internet qui a publié 77.000 documents confidentiels sur la guerre en Afghanistan. M. Assange a confirmé le 14 août à Stockholm qu’il s’apprêtait à en publier 15.000 autres.