BlackBerry : l’Inde reste “ferme” sur sa demande d’accès aux données cryptées

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ût 2010 à Bombay (Photo : Indranil Mukherjee)

[01/09/2010 10:09:43] NEW DELHI (AFP) L’Inde reste “ferme” sur sa demande d’accès aux données cryptées du BlackBerry après avoir donné au fabricant canadien de ce téléphone ultra sécurisé un délai supplémentaire de 60 jours, a annoncé le ministre de l’Intérieur.

“Toutes les inquiétudes en matière de sécurité (liées au BlackBerry) doivent être prises en considération”, a déclaré mardi soir le ministre indien de l’Intérieur, P. Chidambaram, en marge d’une rencontre économique.

Le gouvernement a annoncé lundi avoir prolongé de 60 jours l’ultimatum donné au fabricant Research in Motion (RIM), qui expirait mardi, faisant état de progrès dans les négociations concernant l’accès aux données cryptées du téléphone multi-fonctions.

L’Inde a menacé de fermer des services de courriers électroniques d’entreprise et de messagerie instantanée.

Le pays, en proie à des violences séparatistes au Cachemire et à une rébellion maoïste dans de nombreux Etats, est particulièrement attentif aux usages possibles des nouvelles technologies depuis qu’en novembre 2008, un commando d’islamistes les a employées pour coordonner des attentats à Bombay qui avaient fait 166 morts.

“Notre position est ferme. Nous attendons d’avoir accès aux données”, a déclaré le ministre. “Il n’y a aucune incertitude là-dessus”, a-t-il martelé.

Le délai de 60 jours accordé à RIM intervient après une proposition du fabricant de donner aux services de renseignements indiens un “accès légal” aux messages envoyés depuis le BlackBerry.

Le ministère de l’Intérieur teste actuellement la faisabilité de la solution de contrôle proposée par le canadien, qui a assuré ne pas avoir failli à son engagement public de ne pas accorder d’accords particuliers aux gouvernements pour donner accès aux flux de communications cryptés.

L’Inde, qui compte 1,1 million d’utilisateurs du BlackBerry, est un marché en pleine croissance pour RIM.

Skype et Google, qui utilise une puissante technologie de cryptage pour son service de courrier électronique Gmail, sont aussi dans le collimateur du gouvernement pour les mêmes raisons de sécurité.