Lingots d’or (Photo : Sebastian Derungs) |
[01/09/2010 15:43:35] LONDRES (AFP) Le prix de l’or accélère son ascension, profitant à plein de son statut de valeur refuge dans un marché affolé par le ralentissement de l’économie américaine, et se rapproche irrésistiblement de son record historique enregistré en juin à 1.265,30 dollars l’once.
L’once d’or a grimpé mercredi jusqu’à 1.254,73 dollars, contre 1.246,00 dollars la veille au fixing du soir, au plus haut depuis fin juin. En l’espace de quatre semaines, les cours ont bondi de plus de 90 dollars.
Alors que les indicateurs en berne se multiplient aux Etats-Unis, avivant les inquiétudes sur le ralentissement de l’économie mondiale et alimentant la volatilité des marchés d’actions, les investisseurs prisent le métal jaune, un moyen pour eux de réduire leur exposition au risque.
“La faiblesse des marchés mondiaux confirme l’utilité de l’or comme une devise en soi”, soulignent les analystes du cabinet Collins Stewart.
Entre les inquiétudes croissantes sur la vigueur de la croissance américaine et la crise de la dette publique dans certains pays de la zone euro, “il n’est pas évident de déterminer quelle est la meilleure devise à laquelle s’exposer”. “Les craintes persistantes sur le marché des changes pourraient donc conduire l’or à de nouveaux records”, poursuivent-ils dans une note publiée mercredi.
L’or, cette “relique barbare” que raillait l’économiste américain John Maynard Keynes, rassure ainsi les investisseurs et séduit les fonds spéculatifs, car sa valeur intrinsèque est reconnue universellement.
Signe de cet enthousiasme, les stocks du plus important fonds d’or coté au monde, l’américain SPDR Gold Trust se sont encore accrues de près de 4 tonnes mardi, pour ressortir à 1.302,51 tonnes.
“Un certain nombre d’experts, ces douze derniers mois, parlaient d’une bulle se formant sur le marché d’or, qui finirait par éclater”, relève Michael Hewson, analyste de CMC markets.
Mais ce risque, estime-t-il, “est limité par la politique des banques centrales occidentales”, qui injectent de l’argent dans le circuit économique pour soutenir l’activité et font ainsi baisser la plupart des devises. “Ce qui ne laisse pas d’autre choix aux investisseurs que de fuir vers des valeurs refuges”, parmi lesquelles l’or brille au firmament, explique M. Hewson.
De plus, les faibles taux d’intérêts américains encouragent les investisseurs à emprunter des dollars pour effectuer des achats d’or.
“Que l’on redoute la déflation ou l’inflation, que l’on anticipe un ralentissement ou une accélération de la croissance économique, l’or apparaît comme le meilleur investissement pour parer à toutes les éventualités”, résument pour leur part les experts de Commerzbank.
La “demande physique” venue notamment des bijoutiers indiens accroissait encore le soutien au prix du métal jaune, notait par ailleurs Suki Cooper, de Barclays Capital.
L’approche d’une période de festivités en Inde, qui génère traditionnellement une recrudescence de la consommation mondiale, “devrait offrir aux prix de l’or une base solide” pour poursuivre leur hausse, soulignait l’analyste.