Le mode de culture biologique a actuellement de beaux jours à travers le monde.
Ce qui est plus nouveau, c’est que cette tendance est maintenant valable pour la
Tunisie. Comme partout, longtemps considérée comme une pratique agricole peu
rentable, les professionnels commencent à la percevoir comme leur salut pour les
années à venir. Les projections du Commissariat régional au développement
agricole du Kef sont à cet égard révélatrices : les superficies consacrées au
bio vont y doubler, passant de 16.000 ha en 2009, à 32.000 en 2011. Des
cultivateurs et agriculteurs de plus en plus nombreux se sont engagés à produire
bio, lors de la campagne des fruits et des légumes d’été, de cette année.
Les fermes créées autour de la ville du Kef, notamment à Semmana Boulifa et Oued
Rmel, ainsi qu’à Zaafrane et Oued Souani ont été, entièrement, dédiées à ce
nouveau mode de production qui semble également obtenir les faveurs des
consommateurs. Selon la TAP, même les Tunisiens à l’étranger s’y intéressent,
tel Mohamed Salah Cherni qui a lancé un projet de production
agricole biologique
dans son verger d’environ dix hectares, dans la localité d’El Kerdmi, employant
ainsi une quinzaine de personnes. Persil, melon, pastèque et solanacées (tomate,
piment, oignon et concombre) bio s’écoulent facilement.
Plus besoin d’acheter des engrais chimiques et des pesticides nuisibles à
l’environnement, et surtout, «les gains sont substantiels», selon ses propres
termes. D’ailleurs, en aval du secteur agricole, d’autres professions commencent
à être touchées par cette vague verte (boulangers et autres fabricants de
pâtes…), et soutenues par une demande de plus en plus présente chez le
consommateur.