ées sur l’île de Ghoramara, dans la région des Sundarbans en décembre 2009. (Photo : Deshakalyan Chowdhury) |
[02/09/2010 06:23:26] PARIS (AFP) A quelques mois du nouveau grand rendez-vous climat au Mexique, les ministres d’une quarantaine d’Etats se retrouvent ce jeudi à Genève pour progresser sur le dossier de l’aide financière promise aux pays les plus vulnérables, un point crucial pour le succès des futures négociations.
Cette rencontre informelle permettra de faire le point sur l’avancée des discussions — d’où viendra l’argent? quels canaux de financement?… –, depuis le dernier sommet de Copenhague, fin 2009.
A cette occasion, les pays industrialisés ont promis une première enveloppe de 30 milliards de dollars entre 2010 et 2012, puis 100 milliards par an d’ici à 2020 pour aider les pays en développement à lutter contre le réchauffement climatique, et s’adapter à ses conséquences.
Une question sensible pour les pays pauvres qui attendent que les plus riches assument leur “responsabilité historique” dans le réchauffement climatique en cours. Mais délicate pour ces derniers en période de crise économique.
érence sur le climat tenue à Tiquipaya, près de Cochabamba, en Bolivie, en avril 2010. (Photo : Aizar Raldes) |
Aucune décision formelle n’est attendue à Genève les 2 et 3 septembre, où seront réunis, à l’invitation de la Suisse et du Mexique, les ministres de l’Environnement de 45 pays industrialisés, émergents ou en développement. Le Mexique accueillera le prochain rendez-vous climat fin novembre à Cancun.
Mais si des progrès sont enregistrés, c’est l’ensemble des discussions sur le climat qui pourrait en bénéficier, estime Gordon Shepherd, chef de la campagne sur le climat au Fonds mondial pour la nature (WWF).
“C’est un test décisif”, assure-t-il à l’AFP. “Cela pourrait débloquer les discussions en Chine et à Cancun, ce serait un signal envoyé aux autres pays sur le fait qu’il y a du mouvement”.
Les négociateurs des 194 pays membres de la convention de l’ONU sur les changements climatiques se retrouveront à Tianjin (Chine) en octobre pour préparer Cancun.
Pour autant, de l’avis de nombreux négociateurs, l’heure n’est plus aux grandes ambitions sur un vaste accord global et contraignant sur la limitation des émissions de gaz à effet de serre, comme avant le sommet Copenhague.
êt brésilienne victime de la déforestation dans l’état de Para (sud), en octobre 2008. (Photo : Jefferson Ruddy) |
Ce dernier n’a débouché que sur un accord politique a minima qui fixe comme objectif de limiter la hausse de la température de la planète à deux degrés, mais reste évasif sur les moyens d’y parvenir.
Place désormais au pragmatisme et aux mesures concrètes pour réduire les émissions, comme la lutte contre la déforestation, les transferts de technologie…
Et sur tous ces sujets, la question des finances est centrale. Les ONG redoutent en particulier qu’une partie de l’argent promis ne soit en réalité que le “recyclage” de de fonds de l’aide au développement.
A Genève, comme gage de “transparence” sur la première enveloppe de 30 milliards, les ministres devraient étudier un projet de registre des engagements des divers pays, sous forme de site internet.
Sur le dossier, bien plus délicat, du financement des 100 milliards de dollars, les discussions ministérielles vont tenter de favoriser un “dialogue” sur la création d’un fonds vert, son architecture, et la part du financement incombant au secteur privé, selon le ministère suisse de l’Environnement.
“Je pense que l’on avance sur les sources de financement”, estime Brice Lalonde, ambassadeur climat de la France. “Mais le problème reste le même: +comment se mettre d’accord sur des éléments séparés en vue d’un accord global ?+ C’est compliqué…”.