La BCE devrait réviser à la hausse ses prévisions de croissance

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éenne (BCE), le 28 juin 2005 à Francfort (Photo : John Macdougall)

[02/09/2010 06:29:52] FRANCFORT (Allemagne) (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) devrait réviser à la hausse ses prévisions annuelles de croissance en zone euro jeudi, mais prolonger ses mesures anticrise car la reprise est inégale selon les pays.

Il ne fait aucun doute pour les économistes que la BCE maintiendra ses taux directeurs inchangés à l’issue de la réunion de son conseil des gouverneurs jeudi à Francfort (ouest).

Les économistes et les marchés financiers attendent surtout que son président Jean-Claude Trichet esquisse un calendrier pour la politique monétaire de l’institution jusqu’en 2011.

Le 20 août, l’influent Axel Weber, membre du conseil des gouverneurs de la BCE en tant que président de la Bundesbank, avait quelque peu vendu la mèche en estimant qu’il serait “sage” que la BCE continue de prêter aux banques des volumes illimités au-delà de la période de fin d’année.

Car les perspectives économiques en zone euro, sur fond d’un ralentissement de la conjoncture mondiale, plaident pour un maintien grand ouvert du robinet à liquidités de la BCE, avec par exemple une prolongation possible des prêts illimités sur trois mois aux banques, selon une note d’UniCredit.

Les crédits au secteur privé en zone euro ont certes accéléré en juillet (+0,9%), mais restent trop faibles pour confirmer un retournement de tendance favorable à la reprise, selon les économistes.

Alors que la croissance des principales économies, Allemagne en tête, devient de plus en plus autonome, celle des pays dits “périphériques”, comme la Grèce ou l’Espagne, est à la traîne et leurs banques souvent dépendantes des prêts de la BCE, alloués au taux fixe historiquement bas de 1% et à volume illimité.

La stabilité du taux de chômage en zone euro en juillet, à 10% de la population active selon les données d’Eurostat, cache de fortes disparités entre les pays: il était ainsi de 3,8% en Autriche, de 6,9% en Allemagne et de 10% en France, mais atteignait 20,3% en Espagne.

Il existe par ailleurs un “risque substantiel” que le taux de chômage augmente de nouveau d’ici à la fin de l’année et durant l’année prochaine, estime Howard Archer de IHS Global Insight, à mesure de la mise en oeuvre des plans de rigueur budgétaire des gouvernements et du ralentissement de la conjoncture aux Etats-Unis et en Chine.

La BCE devrait toutefois “nettement relever” sa prévision de croissance en zone euro pour 2010, notamment grâce à la locomotive allemande, qui pourrait apporter à elle seule un point de pourcentage de croissance à l’ensemble de la zone, selon une note de BHF Bank.

L’institution monétaire européenne tablait jusqu’à présent sur une croissance de 1% en 2010 pour les 16 pays de la zone.

Elle devrait aussi rehausser sa prévision de croissance pour l’année prochaine (+1,2% jusqu’à maintenant), mais évoquer “des incertitudes considérables”, prédisent les économistes de BHF Bank.

Enfin, aucun danger inflationniste ne pointe à l’horizon pour obliger la BCE à mettre un terme rapide à sa politique de soutien aux banques.

Repartie à la baisse en août, à 1,6% sur un an, l’inflation demeure en effet contenue et conforme à l’objectif fixé par la BCE, qui vise sur le moyen terme une hausse des prix légèrement inférieure à 2%.

La BCE actualisera également jeudi ses prévisions d’inflation. Elle prévoyait jusqu’à présent une hausse des prix de 1,5% en 2010 et de 1,6% en 2011.