BCE : le taux directeur reste inchangé, suite des mesures anti-crise et croissance au programme

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ésident de la BCE Jean-Claude Trichet, le 12 juillet 2010 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

[02/09/2010 12:26:21] FRANCFORT (Allemagne) (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) a maintenu son principal taux directeur inchangé à 1% jeudi, mais les économistes espèrent surtout en apprendre davantage sur la suite de son programme anti-crise et les perspectives de croissance en zone euro.

Le président de l’institution monétaire européenne, Jean-Claude Trichet, doit tenir une conférence de presse à partir de 12H30 GMT après la réunion du conseil des gouverneurs à Francfort (ouest).

La BCE ne devrait pas procéder avant début 2011 au plus tôt à des changements dans ses mesures exceptionnelles, comme la mise à disposition de volumes illimités lors de ses opérations de prêts aux banques, selon les économistes.

Avec la résurgence des tensions sur les marchés financiers pendant la crise de la dette en zone euro, la BCE avait été contrainte de prolonger la plupart de ses mesures exceptionnelles.

Les marchés financiers fonctionnent mieux depuis cet été, mais les risques d’une rechute n’ont pas disparu, sur fond de craintes tenaces d’un ralentissement mondial de l’économie.

La santé de l’économie américaine en particulier suscite beaucoup d’inquiétudes. Son rythme de croissance a été “léthargique” au début du troisième trimestre, ont estimé les dirigeants de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Par ailleurs, la fin de l’année est traditionnellement une période délicate pour les banques, qui peuvent avoir besoin de liquidités rapidement pour boucler leurs bilans, a récemment souligné Axel Weber, membre influent du conseil des gouverneurs de la BCE et président de la Bundesbank.

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éant de l’euro devant le siège de la Banque centrale européenne à Franfort, le 2 juin 2010 (Photo : Patrik Stollarz)

Jean-Claude Trichet doit aussi réévaluer les projections annuelles de croissance pour la zone euro, un pronostic trimestriel de l’institution monétaire très attendu alors que la reprise avance à un rythme inégal en Europe.

L’Allemagne a ainsi le vent en poupe, portée par ses exportations, le retour des investissements et même un sursaut de la consommation des ménages au deuxième trimestre. Le pays pourrait atteindre une croissance d’environ 3% cette année, selon la Bundesbank.

En revanche d’autres pays plus fragilisés de la zone euro, comme l’Italie ou l’Espagne, ne se redressent qu’à grand-peine. Et en Grèce, qui mène un plan d’austérité sans précédent pour réduire une dette publique colossale, le Produit intérieur brut (PIB) a reculé de 1,5% au deuxième trimestre par rapport au premier, et de 3,5% sur un an.

La BCE prévoyait jusqu’à présent une croissance de 1% en 2010 et de 1,2% en 2011. Celle de cette année devrait être nettement relevée, mais le doute persiste sur celle de l’année prochaine, selon les économistes.

Le pronostic pour 2011 en dira long sur le degré d’optimisme de la BCE, estiment les économistes de la Royal Bank of Scotland.

“Le ralentissement de la demande extérieure (hors zone euro) et des tensions renouvelées (en son sein) sont des signes d’avertissement indiquant que la BCE devrait pencher du côté de la prudence”, selon eux.

La zone euro a affiché une croissance de 1% au deuxième trimestre, après 0,3% au premier, a confirmé jeudi l’office européen des statistiques Eurostat dans une deuxième estimation.

La BCE doit également actualiser ses prévisions d’inflation. Elle prévoyait jusqu’à présent une hausse des prix en zone euro de 1,5% en 2010 et de 1,6% en 2011.

Repartie à la baisse en août, à 1,6% sur un an, l’inflation demeure contenue et conforme à l’objectif fixé par la BCE, qui vise sur le moyen terme une hausse des prix légèrement inférieure à 2%.

L’absence de menace inflationniste évite à la BCE d’être sous pression pour renoncer rapidement à sa politique monétaire accommodante.