On est à quelques jours de la fin du mois de
Ramadan. Survenu en pleine saison
estivale, il a donné un autre goût, plus particulier aux festivités qui
accompagnent cette période. Il a, d’un autre côté, peu profité aux hôteliers
tunisiens qui se sont trouvés privés d’une bonne partie de leur clientèle, à
savoir celle maghrébine et essentiellement algérienne. Selon le journal «Le
temps d’Algérie», les tours opérateurs algériens ont affiché une baisse des
réservations de 40% au cours du mois d’août 2010 par rapport à août 2009.
Cependant, il semblerait que les hôteliers n’aient pas lâché prise, au cours de
ce mois, puisque des offres promotionnelles et des réductions se sont défilés.
L’objectif est de séduire cette clientèle régionale, devenue une locomotive pour
le développement du tourisme tunisien. Le mois de Ramadan qui surviendra,
pendant sept ans encore, durant la saison estivale, requiert une adaptation de
l’offre touristique à ces spécificités. Hôteliers et agences de voyage devront,
donc, adopter une stratégie plus attractive aux yeux de la clientèle maghrébine.
Des offres promotionnelles…
Des tarifs spécial Ramadan sont offerts et peuvent aller jusqu’à plus de 40% de
réduction pour certains hôtels dans les zones côtières. On propose aussi des
services de rupture du jeun et de «shour» pour les jeûneurs. Il faut remarquer
que les soirées ramadanesques, particulièrement animées, sont devenues un rituel
dans les hôtels tunisiens. On évoque la nostalgie des temps passés, les saveurs
orientales, les soirées musicales animées par des chanteurs arabes, etc. Pour
les plus assidus à la sacralité de ce mois saint, on propose des navettes
spéciales pour les prières de «tarawih». Des hôtels ouverts 24h/24 sembleraient
être la devise des professionnels.
Et du côté de l’Office National du
Tourisme Tunisie, on s’acharne à vendre la
destination. Selon le même journal, on apprend qu’un éduc-tour a été organisé
dernièrement par l’ONTT au profit d’une dizaine de représentants d’agences de
voyages et de journalistes algériens. L’objectif étant de présenter les offres
et les produits qu’offre la destination Tunisie, en cette période particulière.
Le touriste algérien vient en tête de la clientèle maghrébine. Le mois de
juillet 2010 a connu l’affluence de 240.000 algériens contre 80.000 en juin
2010. <
Promouvoir la destination…
La même source indique que seuls 60.000 sont restés durant les premiers jours du
mois d’août. D’autres chiffres sont encore plus révélateurs : 1.500 voitures et
14.000 passagers algériens ont traversé quotidiennement les frontières tuniso-algériennes
durant le même mois. A noter que nos voisins de l’ouest se déplacent
généralement en famille. Selon le témoignage de quelques agences de voyage
algériennes, la baisse a été bien notoire durant le Ramadan bien que la
promotion de la destination soit maintenue.
Il ne restait, donc, pour les hôteliers tunisiens que de compter sur les
touristes européens. Ceux-ci dont l’affluence est restée presque stable. La
destination Tunisie demeure encore l’une des les plus puisées par les touristes
européens, vu ses tarifs considérés parmi les moins chers du Bassin
méditerranéen et un tourisme balnéaire bien développé et très demandé. Et pour
certains, c’est une occasion pour découvrir l’ambiance particulière du Ramadan
et de profiter de la programmation spéciale au cours de ce mois. A en croire le
témoignage d’une touriste dans un forum sur Internet : «Dans les pays musulmans,
le mois de Ramadan est particulièrement intéressant. On ne s’arrête pas de vivre
; au contraire l’activité sociale est à son top, les commerces s’activent et
l’ambiance est particulière de jour comme de nuit, sans compter la générosité
des gens». Ramadan serait donc un argument de vente de la destination auprès des
touristes européens ?
Concernant le tourisme maghrébin, les hôteliers tunisiens devraient se préparer
à l’avance pour la prochaine saison estivale où le mois de Ramadan surviendra au
début du mois d’août. S’adapter aux circonstances particulières est impératif
pour réussir cette saison pour de longues années encore.