Les jeunes, mine d’or des opérateurs mobiles à la rentrée

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ée à envoyer des SMS le 8 octobre 2009 (Photo : Denis Charlet)

[03/09/2010 07:03:42] PARIS (AFP) Ils s’envoient des centaines de SMS, restent en contact avec leurs amis sur Facebook ou Twitter, et consomment massivement musique ou télévision: même désargentés, les adolescents sont une cible privilégiée des opérateurs mobiles, encore plus à la rentrée.

“Les jeunes sont une cible très courtisée par les opérateurs”, constate Alice Holzman, directrice marketing France d’Orange. A la rentrée, France Télécom vend ainsi un mobile sur deux à un jeune de moins de 25 ans.

Plus généralement, les 15-25 ans représentent un quart des 26 millions d’abonnés mobiles de l’opérateur historique alors qu’ils ne constituent que 19% de la population française.

“Le retour en classe, l’entrée au collège, puis le lycée correspondent à des moments de la vie des ados où ils deviennent plus autonomes et se mettent par exemple à faire seuls les trajets école-domicile. Les parents ont donc besoin de se rassurer”, souligne Hala Bavière, directrice marketing jeunes de SFR.

Pour un adolescent, le mobile est souvent un accessoire incontournable. “C’est bien plus qu’un simple portable. C’est un objet que l’adolescent ne partage pas, surtout pas avec ses parents!”, témoigne Philippe Schild, directeur d’Universal Music Mobile, l’offre jeunes de Bouygues Telecom.

Les téléphones multifonctions connectés à internet (smartphones) sont très en vogue, en particulier le Blackberry, un peu plus abordable que l’iPhone, mais petit budget oblige, les appareils plus simples sont le lot de la majorité.

Le SMS reste le moyen de communication privilégié des jeunes, qui “ont besoin de rester en contact quasi permanent avec leur entourage, leur tribu”, selon Mme Holzman. Un adolescent en envoie entre 500 et 1.000 par mois.

Le SMS en illimité est donc devenu la norme, même pour les forfaits bloqués, la formule dominante dans cette tranche d’âge (65% des moins de 18 ans chez SFR) suivie par les cartes prépayées (20%). Les parents ont “besoin de garder la maîtrise de la facture”, explique Mme Bavière.

Les forfaits bloqués vont globalement de 15 euros à 30 euros, avec un engagement sur 24 mois, mais les opérateurs offrent aussi des réductions sur les forfaits classiques aux moins de 26 ans. Et sur le bloqué, ils multiplient les avantages, comme cette formule gratuite permettant au jeune d’appeler ses parents même s’il a épuisé son crédit.

Mais la concurrence se joue souvent sur un autre terrain : musique, télévision, e-mail, accès en un clic aux réseaux sociaux offerts en sus sont les moyens de faire la différence.

Chacun des opérateurs s’est ainsi associé à une chaîne de télévision populaire auprès des jeunes: Orange à M6, SFR à MTV et Bouygues à MCM.

Dans certains forfaits, on peut automatiquement accéder à ses comptes Facebook, Twitter ou MSN sur l’écran du téléphone. Orange propose d’écouter la musique sur Deezer, et Universal Mobile offre chaque semaine à ses abonnés le top 50 des artistes du label.

Mais internet suscite aussi des inquiétudes. Chez Orange, le contrôle parental –qui empêche d’accéder aux sites de charme et aux contenus violents– est installé par défaut sur les forfaits jeunes. Chez SFR, c’est aux parents de l’installer alors que chez Bouygues la question est posée préalablement à l’achat.

Universal Mobile est le seul à avoir mis en place un filtre pour la navigation qui bloque l’accès à un million de sites et analyse en temps réel les pages visitées.

SFR et Orange travaillent à une solution comparable. Si leur filtre est activé, le jeune ne pourra pour l’instant pas s’aventurer au-delà du portail internet de l’opérateur.