Tunisie-Industrie : La chaussure s’exporte bien, mais essentiellement grâce à l’offshore


chaussure-06092010-art.jpgSelon des statistiques fournies par le Centre national du cuir et de la
chaussure (CNCC), les échanges extérieurs de cette branche d’activité ont
dégagé, au cours des sept premiers mois de l’année 2010, un excédent de 191,4
MDT. La branche a exporté au cours de cette période pour un volume de 568,8 MDT
et importé 377,4 MDT. Conséquence : Le taux de couverture des importations a
atteint les 150,7%.

Les exportations du secteur sont réalisées à concurrence de 67,7% par les
entreprises étrangères installées en Tunisie dans le cadre du régime offshore.
Ce dernier, quelle que soit l’origine de son capital étranger, mixte ou
tunisien, a assuré 90% des exportations globales, soit 511,9 MDT.

La palme d’or à la chaussure complète

Par poste, les filières chaussures, tiges et maroquinerie se sont bien
comportées à l’export et sont à l’origine du solde commercial.

Dans le détail, ces performances sont plus nuancées. Les exportations de tiges
ont régressé de 4,8% entre les 7 premiers mois 2009 et la même période de 2010.
Par contre, les exportations de chaussures complètes ont cru au fort taux de
17,8% pour la même période.

Les exportations de ce produit sont passées de 293,9 MDT au terme des 7 premiers
mois 2009 à 346,1 MDT au cours de la même période en 2010.

Premier enseignement à retenir : l’augmentation des exportations de chaussures
contre la régression de celles des tiges, constatée au fil des mois, confirme la
tendance des producteurs à passer de la sous-traitance à la cotraitance.

Autre enseignement : la chaussure complète dont les Tunisiens ont déploré la
qualité des décennies durant vient en tête des 14 produits ou familles de
produits exportés au niveau du secteur. Elle représente 60,8% des exportations
globales suivie de la tige (22,3%).

La part du reste des produits dans les exportations du secteur a variée entre
4,5% pour les cuirs, peaux et pelleterie et 0,2% pour les malles, valises et
mallettes soit 25,6 MDT et 1 MDT.

Mention spéciale ici pour les sacs à main. Ils s’exportent aussi bien que les
autres produits. Ce produit vient en 4ème position avec 23 MDT à l’exportation
au terme des 7 mois 2010 avec une évolution de 21,1% par rapport à la même
période 2009.

Les clients de la filière cuir et chaussure sont dans l’ordre L’Italie (276,6
MDT), la France (158,6 MDT) et l’Allemagne (65,6MDT).

Le net de la production (88%) est exporté vers ces trois pays, soit 500,7 MDT.
Avec 38,6%, l’Espagne (12,2 MDT) vient en 4ème position.

Les autres pays (55,9 MDT) -Hong Kong, Royaume-Uni, Slovaquie, Suisse, Turquie
et Belgique- figurent parmi le Top ten (10 premiers) des importateurs du cuir et
chaussures tunisiennes avec des valeurs variant entre 5,7 MDT pour Hong Kong à
1,7 MDT pour la Belgique.

Pour la Belgique, il s’agit d’un recul net. Ce pays ayant occupé la 4ème
position pour plusieurs années. Le reste des exportations (23,3 MDT) est réalisé
sur plus de 30 autres destinations.

Les fournisseurs sont pour la plupart asiatiques

Les importations de la branche ont évolué quant à elles de 13%, passant de 334
MDT à 377,4 MDT.

La majeure partie de ces importations sont constituées des intrants, cuirs et
peaux, accessoires et composants et tiges de chaussures. Ces produits ont cumulé
89% des importations globales du secteur soit 337,3 MDT.

Les importations du secteur sont assurées en majeure partie en admission
temporaire, c’est-à-dire par l’offshore. Les entreprises offshores ont importé
pour une valeur de 351,4 MDT.

Les entreprises travaillant essentiellement pour le marché local, commerçants et
sociétés de commerce international, ont importé pour une valeur de 26 MDT, soit
6,9% du total des importations.

Parmi les dix premiers pays fournisseurs, nous retrouvons la Chine, l’Inde, les
Pays-Bas, le Brésil, le Portugal et le Vietnam avec des valeurs variant de 9,9
MDT pour la Chine et de 2,8 MDT pour le Vietnam.

Tout autant que les exportations, nous constatons la même tendance pour les
importations. Les sociétés off-shore ont accaparé 82,8% des importations
globales du secteur soit 312,5 MDT contre 49,8 MDT assurés par les entreprises
du marché local.