Mais non Marc, je ne dirai rien sur ton 3ème testicule… oops !
Les États, les entreprises et les personnalités peuvent-ils encore cacher leurs
informations, même capitales ? Si certains ont longtemps vanté le culte du
secret chez Apple, l’épisode des iPhone 4 perdus/volés/achetés prouve que tout
ne peut être contrôlé par une société (sans parler de l’affaire Think Secret).
Plus important encore, depuis le début de l’année, le fameux Wikileaks a
plusieurs fois fait la Une des journaux du monde entier. Son dernier fait
d’arme, la publication de documents de l’armée US sur la guerre en Afghanistan,
pourrait d’ailleurs causer sa perte, le gouvernement américain ayant peu
apprécié la nouvelle…
Quoi qu’il en soit, nous pouvons remarquer ces derniers temps un nombre
incroyable de rumeurs confirmées ensuite, parfois plusieurs mois plus tard. Les
sources sont rarement des vols de données. Elles viennent la plupart du temps
d’un employé (plus ou moins haut placé) de la société ou du
ministère/gouvernement en question.
Si dans certains cas, le but de la source est de faire un cadeau à un
journaliste (en lui donnant une exclusivité) peu avant une annonce qui sera de
toute façon officialisée dans les heures ou jours à venir, dans de plus rares
cas, il s’agit aussi d’une utilisation «malveillante» du journaliste afin de
faire une promotion gratuite de son produit (par exemple) ou sonder le public et
voir sa réaction.
Enfin, il y a bien sûr le cas où la fuite n’est pas du tout prévue par la
société. Si dans les toutes petites entreprises (comme pour les particuliers),
ce genre de fuite est complexe car la source peut facilement être retrouvée,
dans des sociétés géantes comptant plusieurs milliers d’employés, voire
plusieurs dizaines ou centaines de milliers, les fuites sont quasi inévitables.
Même logique pour les administrations, au très grand nombre de collaborateurs.
Et Internet facilite et multiplie clairement les fuites. Un petit email avec un
YahooMail/Gmail/Hotmail (voire avec l’adresse de la boîte, mais le risque est
plus élevé), et le tour est joué.
Et le nombre d’informations «secrètes» dévoilées pourrait encore s’accroître à
l’avenir. Comment ? Tout simplement grâce aux employés. Ces derniers disposent
en effet de détails souvent croustillants sur leur société, mais ne pensent que
trop rarement à contacter un journaliste pour les lui communiquer. C’est
pourtant d’une telle simplicité qu’il serait dommage de s’en priver…
Si bien sûr le secret peut toujours exister grâce à une politique limite
dictatoriale et paranoïaque, aujourd’hui, pour qui suit quotidiennement toutes
les actualités et rumeurs du marché, qui se rappelle de la dernière énorme
surprise ? La plupart des rachats importants sont connus des semaines voire des
mois en avance. Les caractéristiques techniques des produits sont elles aussi
connues en partie (voire intégralement) bien longtemps avant leur sortie. Quant
aux logiciels et aux systèmes d’exploitation, la plupart sont de toute façon
disponibles en version bêta avant leur version finale.
Les surprises sont ainsi de plus en plus rares. C’est une bonne et mauvaise
chose à la fois. D’un côté, nous sommes au courant bien plus tôt et pouvons
prévoir l’arrivée d’un produit et d’un service tout en connaissant ses détails.
C’est appréciable. Mais même si le test et l’utilisation dudit service ou
produit sera toujours exaltant, ne le sera-t-il pas encore plus si nous ne
connaissons rien de lui ? C’est un peu comme voir un film sans connaître le
scénario, la distribution et même le réalisateur, et sans avoir regardé une
seule bande-annonce. Si l’on connaît déjà une partie du film, son goût peut être
différent. Grâce aux évolutions constantes du secteur, être dégouté d’un genre
de produit peut prendre du temps, beaucoup de temps. Mais attention à la
boulimie d’informations. À force de tout savoir sur tout et avant l’heure, on
peut en devenir malade… Il suffit de changer d’intérêt et de se laisser
“flotter” pour remarquer immédiatement la différence d’approche. La vision
devient différente, et le plaisir tout autant.
http://www.pcinpact.com/actu/news/58797-edito-internet-secret-entreprises-administra.htm?vc=1