La crise d’Anglo Irish Bank ne mettra pas l’Irlande en faillite

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à Belfast, le 31 mars 2010. (Photo : Peter Muhly)

[06/09/2010 14:35:20] DUBLIN (AFP) Les difficultés de la banque nationalisée Anglo Irish Bank ne conduiront pas l’Irlande à la faillite, a assuré lundi le ministre irlandais des Finances, Brian Lenihan, qui devait s’entretenir le jour même à Bruxelles du sort de la banque.

“A tous les niveaux, le gouverneur de la Banque centrale et moi-même avons indiqué clairement que les coûts (liés au sauvetage de la banque) étaient gérables. Ils sont très gênants, et il y a de quoi être furieux, mais ils sont gérables pour le pays”, a déclaré le ministre au micro de la radio publique RTE.

La banque nationalisée Anglo Irish Bank a annoncé la semaine dernière avoir subi la perte semestrielle la plus élevée jamais essuyée par un groupe irlandais, alimentant les craintes sur la solvabilité du pays, dont les finances sont déjà exsangues.

Cette perte de 8,2 milliards d’euros est liée aux prêts immobiliers risqués accumulés par la banque avant la crise du crédit, qui avaient déjà conduit l’Etat à la nationaliser début 2009. Pour la maintenir à flot, le gouvernement a dû lui verser en tout près de 23 milliards d’euros d’aides à ce jour.

Le ministre a refusé de commenter des spéculations selon lesquelles Bruxelles pourrait rejeter le plan de restructuration de la banque, exigé en échange des aides publiques dont elle a bénéficié.

M. Lenihan devait s’entretenir ce lundi sur ce plan avec le commissaire européen à la Concurrence, Joaquin Almunia.

Le plan prévoit la scission d’Anglo Irish Bank en deux entités (une banque de défaisance qui hériterait de ses créances “pourries”, et une “bonne” banque qui reprendrait ses activités saines), option jugée la moins coûteuse par le gouvernement.

Dimanche, le patron de l’établissement a affirmé que Bruxelles pourrait rejeter ce plan et exiger à la place une liquidation du groupe, qui risquerait d’être beaucoup plus coûteuse pour les finances du pays.

Dublin affirme qu’une scission permettrait de limiter le coût total de son sauvetage de la banque autour de 25 milliards d’euros.

Le ministre s’est contenté d’affirmer qu’il fallait définir l’avenir de la banque de manière à ôter les risques qu’elle fait peser sur les finances du pays.

“L’alternative consistant à laisser tomber le pays et la banque est impensable pour le gouvernement. Nous devons préserver la confiance économique envers le pays”, a-t-il dit.

Par ailleurs, M. Lenihan, qui a subi en juin un traitement chimio et radiothérapique contre un cancer du pancréas, a assuré sur RTE que sa maladie était “stabilisée”, et ne posait pas de “danger immédiat”. Il assuré qu’il était en mesure de “s’occuper des décisions importantes que le pays devra prendre dans les mois qui viennent”.