Un confrère marocain a posé le bilan, encore faible, des investissements
marocains en Afrique du Nord (grand Maghreb + Egypte). Ce courant d’affaires
vers les pays formant l’Union du Maghreb Arabe ne représente que 2,8% dans le
total des échanges commerciaux du Maroc. Pourtant des entreprises ont appris à
exploiter les opportunités de la sous-région. Ainsi, en 2009, selon les chiffres
de l’Office des changes marocain, les opérateurs chérifiens ont investi
l’équivalent de 31 millions de DT (184 millions dirhams marocains) contre 22
millions en 2008 (+38,5%), pour un stock total d’IDE marocain en Tunisie de près
de 60 millions. Cependant, le premier trimestre 2010 annonce une année en chute
avec à peine 1 million DT investis (contre 30 millions pour la même période
2009!)!
Dans notre pays depuis 1984, le groupe Ynna Holding a créé la société El
Mawassir (canalisations pour l’eau potable, l’assainissement, l’irrigation et le
gaz) dont tous les employés sont tunisiens. Pour le vice-président exécutif du
groupe marocain, M. Omar Châabi, c’est un choix : «Plutôt que d’exporter des
produits finis du Maroc, nous préférons créer de l’emploi local en exportant nos
compétences», et un choix porteur selon son témoignage au portail d’information
marocain: «Le bilan de ces expériences est positif. Il faut simplement s’armer
de patience et les résultats seront au rendez-vous. Nous avons aujourd’hui
l’ambition d’étendre nos activités en Tunisie et en Egypte et pourquoi pas nous
implanter un jour en Algérie». De même, la réussite d’Attijari bank Tunisie (l’Attijariwafa
bank) avec ses 1.500 collaborateurs et son réseau de 150 agences, illustre le
potentiel que recèlent des investissements marocains dans la sous-région.
De plus, sans compter la Libye et l’Algérie, pays limitatifs en termes
d’investissements étrangers selon l’Association marocaine des exportateurs, les
acteurs économiques marocains peuvent s’appuyer sur des facilités réglementaires
offertes par leur pays depuis 2007 : investissement libre à l’étranger dans la
limite de 30 MDH (5 millions DT) pour une entreprise d’au moins 3 ans, disposant
de comptes certifiés par un auditeur externe, si l’investissement projeté est en
relation directe avec l’activité de l’entreprise.
Alors à quand des flux d’importance en provenance du Maroc et inondant le
Maghreb ?
Par ailleurs, rappelons qu’outre l’Afrique du Nord, l’Afrique subsaharienne
attire de façon exponentielle, les investissements marocains.