Quand les “box” internet se mettent à l’heure locale

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Un ouvrier installe la fibre optique dans un appartement (Photo : Bertrand Langlois)

[10/09/2010 13:44:59] PARIS (AFP) Service de proximité à un tarif proche de celui des opérateurs: dans plus de 70 villes en France, des régies locales proposent des “box”, combinant internet, télévision et téléphonie, aux usagers souhaitant s’affranchir des géants nationaux.

Ces régies, qui sont souvent également des régies électriques, s’appuient, sur les réseaux câblés construits par les municipalités dans les années 1990 pour amener la télévision là où le hertzien passait mal.

L’Alsace et la Moselle concentrent la quasi-totalité de ces structures, un héritage du modèle d’avant-guerre qui faisait de la municipalité un fournisseur de services variés (gaz de ville, eau, électricité et aujourd’hui câble).

“Les maires de l’est de la France ont été plus enclins à ne pas lâcher le bijou industriel qu’était la régie, à garder ce modèle, comme en Allemagne où il est encore en place”, explique à l’AFP Sylvain Didierjean, directeur de l’activité télévision/internet de Vialis, la régie de Colmar (Haut-Rhin).

Dans cette ville, quelque 17.000 foyers (sur 30.000) sont aujourd’hui abonnés aux services de télévision de la régie, proposés depuis 1994, et 8.000 à l’internet (qui permet navigation et téléphonie), lancé en 1997.

Son succès vient notamment, selon M. Didierjean, des débits que permet la technologie du câble, bien supérieurs à ceux de l’ADSL.

A l’autre bout du pays, la régie d’Elbeuf (Seine-Maritime) propose, elle, le “triple play” depuis deux ans, après avoir également commencé par la télévision.

A 35,90 euros, elle affiche un prix légèrement supérieur à celui des opérateurs traditionnels (Free, SFR, etc.) qui tourne autour de 30 euros.

“Mais à la différence de la majorité des concurrents, nous allons chez le client pour installer le matériel et nous assurons quasiment tous les dépannages à domicile”, souligne le directeur technique de la régie d’Elbeuf, Frédéric Hardouin, précisant que cette offre, “assez proche de celle de France Télécom”, a séduit 350 usagers.

Même si elles ont pour la plupart gagné en autonomie, les régies conservent généralement un lien avec la commune, par le biais des élus locaux qui siègent à son conseil d’administration.

Elles présentent en outre l’avantage, pour le consommateur, de rarement imposer de délais de résiliation et de vendre aussi séparément les différents services.

“La régie, ça représente une collectivité, et son intérêt c’est la proximité alors que pour les grands groupes qui ont un déploiement national, le client n’est qu’un numéro”, souligne l’un des abonnés d’Elbeuf, Didier Guillaud. “Des élus y siègent, leur objectif est que la population soit satisfaite”, ajoute-t-il.

Fournissant déjà la télévision par câble depuis 1994, la ville de Montataire (Oise) souhaite également se lancer dans l’aventure au premier semestre 2011, probablement en mai.

Avec sa “box”, la ville ambitionne de mettre fin au “parcours du combattant que l’on peut connaître avec d’autres opérateurs, avec des hotlines délocalisées, des services hyperspécialisés qui se renvoient la balle ou des répondeurs téléphoniques”, affirme Alexandre Dunoyer, qui dirige la régie municipale.

Montataire entend aussi se démarquer au niveau des coûts, en proposant une offre “triple play” à moins de 30 euros. “L’objectif n’est pas de gagner de l’argent, juste d’avoir l’argent nécessaire pour l’entretien du réseau”, note le maire (PCF) Jean-Pierre Bosino.