Après un été caniculaire et un ramadan festif, les établissements scolaires sont
enfin prêts pour accueillir les élèves. Les parents, qui ont déjà commencé à
s’approvisionner depuis plus d’une semaine, se trouvent dans une situation
critique. Comment concilier entre l’aïd et la rentrée scolaire?
Un simple tour de quelques boutiques au centre-ville et dans certains quartiers
nous donne une idée sur cette situation. C’est le chaos total. L’avenue Habib
Bourguiba grouille de monde. Dans les boutiques alentour, le Palmarium, la Rue
Charles de Gaule et les souks de la médina, une foule immense tourne en rond.
Avec la fin du mois de Ramadan et l’arrivée de l’aïd, ce rythme continue jusqu’à
la première lueur de l’aube. Tout le monde est à la quête de “la bonne affaire“.
Une dynamique folle…
Avec la prolongation de la période des soldes, on croit bien saisir des
opportunités mais disons qu’avec la sortie des nouvelles collections, ceci est
bien réducteur. De même dans les quartiers populaires où les commerçants
ambulants ont envahi les rues principales. Il est parfois presque impossible de
circuler en voiture tellement la foule est immense. Pour ceux qui voudraient
aller au centre-ville, c’est le calvaire du transport commun qui les attend. Le
métro et les bus affichent complets. Pour trouver un taxi, il faut s’armer d’une
montagne de patience. Bref, une dynamique folle qui ne se calmera qu’avec
l’arrivée de l’aïd et le retour du rythme normal. Et encore… !
Dans les centres commerciaux, les grandes surfaces et les marchés populaires, on
se presse de s’approvisionner pour l’aïd. Les soirées continuent jusqu’à l’aube
dans les maisons pour préparer les pâtisseries traditionnelles. Pour les plus
pressés –et ils sont de plus en plus nombreux– on se hâte devant les pâtisseries
pour acheter du «hlow» prêt-à-porter.
Un budget conséquent…
La fourniture scolaire fait également partie du menu puisque la rentrée scolaire
débutera, cette année, juste après l’aïd. Et pour bien préparer leurs enfants à
ce rendez-vous crucial, les parents devront consacrer un budget conséquent. Il
est révolu le temps où le nombre de livres scolaires se comptait sur les bouts
des doigts. Aujourd’hui, le nombre de livres et de cahiers demandés par les
enseignants est tout simplement impressionnant. La preuve : la taille du
cartable que les enfants portent à chaque rentrée et qui ne cesse de grandir et
de creuser le budget des familles.
Les parents n’ont donc pas le choix que de s’aligner aux circonstances, même si
ceci s’avère un peu difficile parfois. Et jusqu’ici, la priorité est donnée
plutôt à l’aïd. Dans les rayons des fournitures scolaires dans les grandes
surfaces, diverses formes et couleurs s’entassent. Mais la foule n’a rien à voir
avec celle de la confection. Les yeux des Tunisiens restent encore rivés sur les
préparatifs de l’aïd. Certains penseront même à s’approvisionner en fourniture
scolaire juste après.
Des prix qui varient…
Indiquons aussi que le marché parallèle est un sacré concurrent pour les
circuits officiels. On y expose de la fourniture scolaire à bas prix qui permet
aux les petites bourses de résister“-même si sur le plan santé, il faudrait s’en
méfier bien évidemment. Des stylos, des cahiers, des cartables, etc., «made in
china» sont très puisées dans le marché de Bou Mendil, par exemple, où les
commerçants ambulants font la joie des consommateurs. Qu’importe la mauvaise
qualité, l’essentiel est de sauver la rentrée.
Pour ceux qui auront les moyens d’acheter la bonne qualité, leur budget sera
creusé par des prix parfois exorbitants pour certains articles. Des cahiers à 5
et 7 dinars ou des stylos à 1 et 2 dinars dans les grandes surfaces et les
librairies. De quoi faire peser lourd le cartable d’un élève de primaire. Les
parents devront ainsi consacrer pas moins de 100 dinars pour s’approvisionner en
fourniture scolaire, ceci va sans dire que le prix d’un cartable pourrait
atteindre la moitié ou même l’équivalent de ce montant… Parce que les élèves
sont à la recherche des cartables (ou autres) “in“ ou si vous préférez
“tendance“.
Du côté du ministère de l’Education, on annonce que les prix des manuels
scolaires restent inchangés, soit entre 1,850 dinar et 4,200 dinars pour le
cycle de l’enseignement de base et entre 1,700 DT et 4,500 DT pour le
secondaire. Selon le Centre National Pédagogique, 243 titres ont été publiés
pour l’année scolaire 2010-2011, dans plus de 15 millions d’exemplaires. On a
également prévu des supports pédagogiques multimédias accompagnant les livres
scolaires. Il s’agit de 15 CD-ROM accompagnant les manuels de lecture et de
mathématiques destinés aux différentes classes de la troisième année jusqu’à la
neuvième année de l’enseignement de base.
Alors Bon aïd et bonne rentrée !