L’inflation reste contenue au mois d’août

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ût 2010 près de Lyon (Photo : Philippe Desmazes)

[14/09/2010 09:24:47] PARIS (AFP) Les prix à la consommation en France ont augmenté de 0,2% en août, une inflation “contenue” qui constitue un soutien au pouvoir d’achat des ménages mais témoigne de la faiblesse de la demande intérieure, selon les économistes.

Sur un an, les prix sont en hausse de 1,4%, a annoncé l’Insee mardi. En juillet, les prix avaient baissé de 0,3%, rappelle aussi l’Institut de la statistique.

“Il n?y a pas de risque inflationniste dans l?Hexagone”, en conclut Alexander Law, analyste chez Xerfi. C’est un “réconfort parce que toute modération de l?inflation va forcément soulager quelque peu les tensions sur le pouvoir d?achat des ménages”, selon l’économiste.

Mais c’est aussi la “confirmation que la demande intérieure est tellement déprimée qu?elle empêche les distributeurs de relever sensiblement leurs prix”, estime-t-il.

Même analyse pour Marc Touati, de Global Equities: cette faible inflation montre que “la demande des ménages est tellement fragile que les commerçants et distributeurs n?ont pas la possibilité d?augmenter leur prix sous peine de perdre le peu de demande qui leur reste”.

“Dès lors, pour faire face aux augmentations de coûts (par exemple en termes de matières premières, de fiscalité et de coût du travail), les entreprises risquent d?être contraintes de réduire encore leurs frais, notamment en matière d?emploi”, prévient l’économiste.

La hausse du mois d’août “provient essentiellement de l?accroissement des prix des produits manufacturés lié à la fin des soldes d?été et à l?augmentation là aussi saisonnière des prix des services”, selon l’Insee.

Sur le mois, les prix de l?habillement-chaussures ont notamment crû de 6,0%.

Les prix des services sont de leur côté en hausse de 0,2% en août.

Ces augmentations sont toutefois “atténuées par le recul saisonnier des prix des produits frais”, ajoute l’Insee. Par exemple, les prix des produits alimentaires ont diminué en août de 0,9% (après -0,5% en juillet).

Les prix de l?énergie sont stables, la hausse des prix de l?électricité (+1,6%) étant compensée par la baisse des prix des produits pétroliers (-0,7%, après une diminution de 1,1% en juillet) dans le sillage des baisses récentes des cours du pétrole brut, selon l’Insee.

“Cette inflation contenue confirme le caractère encore très limité et fragile de la reprise”, juge Nicolas Bouzou, économiste chez Asterès. “La consommation des ménages, orientée à la baisse au premier semestre 2010, devrait donc continuer de faiblir au second, d?autant que le redressement de l?emploi reste encore très limité”, ajoute-t-il.

“Tant que la demande sera mal en point, tant que les salaires seront bloqués, la croissance ne repartira pas durablement”, estime de son côté Alexander Law, pour qui la publication du jour n’est “pas spécialement rassurante”.

Le gouvernement a légèrement relevé la semaine dernière la prévision de croissance de la France pour 2010, à “au moins 1,5%”, contre 1,4% jusque-là.

Pour 2011, il a en revanche maintenu la prévision de 2% de croissance, révisée à la baisse cet été après une précédente estimation de 2,5% jugée trop optimiste par de nombreux experts.