és manifestent dans l’usine Continental de Toulouse, le 13 septembre 2010, pour protester contre la consultation organisée sur un plan de maintien de l’emploi en échange de sacrifices salariaux (Photo : Remy Gabalda) |
[14/09/2010 18:36:13] TOULOUSE (AFP) Une bonne partie du personnel de Continental en Midi-Pyrénées a beau avoir accepté des sacrifices salariaux contre une garantie de maintien de l’emploi, l’application du plan paraît tout sauf assurée chez l’équipementier automobile, filiale du géant allemand.
Au lendemain d’une consultation controversée dans les trois usines de Continental Automotive France, les syndicats majoritaires CGT et CFDT se sont dits déterminés mardi à utiliser leur droit d’opposition à tout accord que la direction signerait avec les organisations syndicales minoritaires.
Au même moment, la direction soumettait en effet le plan à la CFE-CGC, Force ouvrière et la CFTC et disait escompter leur signature dans la journée avant de le présenter à la CGT et la CFDT.
La veille, les salariés des usines de Toulouse, Boussens (Haute-Garonne) et Foix (Ariège) ont dit “oui” à 52% au marché offert par la direction : un quasi-gel des salaires en 2011, une forte baisse de la prime d’intéressement et deux jours de réduction du temps de travail en moins chaque année jusqu’en 2015, contre un engagement de la direction de Continental en Allemagne à préserver l’emploi jusqu’en 2015.
Malgré l’appel de la CGT et de la CFDT à boycotter une consultation dépourvue, selon elles, de tout fondement légal, 83% des 2.500 salariés ont voté. Un “message fort” selon la direction. Un trompe-l’oeil selon la CGT et la CFDT.
“La direction oublie de dire que 17% ont décidé de pas prendre part à cette mascarade” et, en suivant l’appel au boycott, de signifier leur opposition au “marché de dupes” de la direction, a dit Olivier Grimoux, délégué CGT à Toulouse.
Entre ceux qui n’ont pas voté et ceux qui ont dit “non”, ce sont 57% des 2.500 salariés qui rejettent le plan, a-t-il dit.
“Ce plan est un recul social, nous ne le signerons pas”, a-t-il dit.
“Nous avons dit avant le vote que, quel que soit le résultat, nous nous y opposerions; c’est ce que nous allons faire, et pour cela, nous allons utiliser la voie réglementaire”, a abondé Sami Hamida, délégué CFDT.
Il a invoqué la loi de 2008 régissant les accords au sein des entreprises. Elle dispose qu’un ou plusieurs syndicats ayant recueilli la majorité des voix aux élections professionnelles peut s’opposer à un accord. La CGT et la CFDT en ont recueilli à elles deux 60% chez Continental Automotive France.
La CGT et la CFDT dénoncent un “chantage à l’emploi” : le plan ne vise qu’à accroître sur le dos des salariés des bénéfices déjà considérables, qui vont aller en augmentant, selon elles.
La direction concède que l’entreprise va bien, mais assure que le plan est vital pour la survie des trois sites, non pas à très court terme, mais au-delà parce que les usines vont au-devant d’une baisse alarmante de leurs commandes en 2012 et 2013.
Elle a dit compter sur les signatures de la CFE-CGC, FO et la CFTC dans la journée et espérer que la CGT et la CFDT allaient “agir en conséquence” de ce qui s’était passé la veille.
Elle refusait de considérer le plan comme mort-né : “Le message qui a été envoyé par l’ensemble des salariés est fort et la direction en tiendra compte; quoi qu’il advienne, il n’est pas question d’enterrer le projet”, a dit Véronique Eucat, porte-parole de la direction. Elle a ouvert la porte à de nouvelles discussions avec la CGT et la CFDT.
Les usines Continental Automotive de Midi-Pyrénées fabriquent des composants électroniques pour les clients du groupe (des boîtiers et des capteurs de pression des pneux à Toulouse, des injecteurs essence et diesel et des boîtes de vitesse à Foix, des capteurs à Boussens).